Articles tendancieux de « L’Equipe »: M. Penot, vous permettez ? (Par Saër Seck, Président Diambars)
Je suis Saër Seck, Président de Diambars FC et supporter du Sénégal.
Je n’ai pas l’habitude d’intervenir sur le traitement de l’information, mais il me semble nécessaire de revenir sur les qualifications négatives collées aux supporters sénégalais (connus et reconnus pour leur sportivité) et sur une tentative autant sournoise que vaine, de discréditer la victoire acquise sur le terrain par l’équipe nationale du Sénégal !
Il est vrai que votre quotidien qui nous accompagne depuis notre tendre enfance, n’a pas été le plus virulent ni le plus déséquilibré dans le traitement de ce qui s’est passé sur cette double confrontation, mais sa notoriété et sa crédibilité lui confèrent un « pouvoir de nuisance » à nul autre comparable. Vos articles sont repris dans le monde entier.
Le Sénégal a mérité sa qualification au vu des deux manches.
Vous le reconnaissez certes, même en l’affublant d’un « toutefois » particulièrement douteux, pour quelqu’un comme vous qui connaissez le football, surtout africain et qui avez assisté au match.
Il est vrai que dans votre livraison du samedi 25 titré « Bien barrés » (vous référant à l’Egypte), vous suggériez en convoquant moult arguments, que l’Egypte était désormais favorite, qu’elle aimait ce scénario, que le Sénégal n’avait pas réussi à lui marquer un seul but en deux confrontations, que la CAN lui avait servi de scène de répétition parfaite d’un système défensif à toute épreuve, dont les caractéristiques étaient de résister et de bétonner etc…
Tout ceci est vrai, mais il me semble que vous avez omis les faits qui se sont produits au Caire dans cette relation.
À aucun moment, dans votre compte-rendu dans « L’Equipe » du 26 mars, il n’est évoqué que:
1- les Egyptiens ont copieusement sifflé notre équipe nationale à son entrée sur le terrain
2- notre entraîneur national et la star de l’équipe Sadio Mané, ont été copieusement insultés la veille de la confrontation ainsi que le jour du match
3- notre hymne national a été inaudible le jour du match, tellement il a été sifflé
4- nous avons encaissé un but hors jeu ! Sans intervention de la VAR ! Et que vous l’avez traité de manière plutôt légère, en écrivant ce qui suit: « dans le duel à distance entre Sadio Mane et Mohamed Salah, c’est le Pharaon qui a tiré le premier.
Il a fait toute la différence en prenant, À LA LIMITE DU HORS-JEU, la profondeur…. »
À la limite du hors-jeu !!!
Je vous ai connu, avec les autres journalistes français et européens, plus critiques et plus véhéments sur des erreurs d’arbitrage et surtout, depuis qu’il y a la VAR.
Mais il est vrai qu’en l’occurrence, il ne s’agissait que du Sénégal.
5- Les égyptiens ont passé leur temps à tricher en perdant du temps, à rester au sol et à jouer la montre.
Il est également vrai que vous pourrez vous retrancher derrière le doux reproche senti dans votre article, faisant référence à des Egyptiens « à la limite du trucage » !
6- Que dire de l’attitude indisciplinée et agressive du banc de touche égyptien lors de toutes les trois rencontres ?! Comment est il possible que ce soit Cissé, le seul debout dans sa zone technique, qui ait été sanctionné d’un carton jaune?!
Je disais donc qu’aucun de ces faits n’a été relevé et donc relaté dans votre article rendant compte du compte du match du Caire.
C’était pourtant votre travail.
Qui a entendu les joueurs, entraîneurs et dirigeants en parler ou se plaindre??
Ils ont et c’est la preuve de leur maturité, préféré se concentrer sur l’essentiel, c’est à dire se préparer pour gagner sur le terrain la manche retour et se qualifier pour la Coupe du Monde.
Bizarrement et contrairement au samedi 26, où vous aviez titré à la Une: « L’Egypte prend une option », la victoire et la qualification du Sénégal ne méritait plus la Une!
Nous laissons volontiers la place à nos vaillants frères Lions indomptables et nous nous contenterons de l’article en page intérieure du « remake de rêve »!
Mais là où nous ne sommes plus d’accord – j’écris au nom de très nombreux Sénégalais – c’est quand vous décidez cette fois-ci, de consacrer un article titré : « Les lasers de la discorde » à des faits (ils sont réels mais en aucune façon plus virulents que ce que nous avons vécu au Caire), que vous avez scrupuleusement tus, lors de la manche aller et même lors de la finale de la CAN, quand Edouard Mendy a été régulièrement visé par les lasers des supporters égyptiens.
Votre article va jusqu’à suggérer des sanctions de la FIFA ! Certains autres de vos confrères parlent même de match à rejouer.
Il faut savoir raison garder.
Au sujet d’un match éventuellement à rejouer, n’aurait-ce été l’incongruité de l’argumentaire au forceps, nous aurions pu répondre, pourquoi pas? Tant nous sommes conscients de la supériorité de notre équipe sur cette équipe égyptienne, qui ne compte que sur la « défensive, le bétonnage, le trucage, les pertes de temps » (je vous cite) et certains autres expédients de bas étage pour exister devant le Sénégal.
Mais il n’est pas juste de tenter de salir notre victoire ainsi que vous l’avez fait avec d’autres journalistes.
Vous étiez dans le stade témoin de la supériorité du Sénégal qui a mérité pas « toutefois » (comme vous l’écrivez) mais ABSOLUMENT, sa qualification !
Pour le reste et vous le savez ( cela fait un bail que je vous rencontre au Sénégal et en Afrique, dans les stades), vous n’aviez jamais vu l’utilisation de laser dans des matches joués au Sénégal jusqu’à date !
Hé bien, nous avons rendu aux Egyptiens ce qu’ils nous ont prêté (et qui est devenu coutume chez eux).
Pour l’anecdote, j’étais personnellement présent quand les Egyptiens ont lâché les chiens policiers à l’entraînement de l’équipe du Sénégal contre nos joueurs et nos ballons, pour créer la peur chez nous à la veille d’un match Egypte-Sénégal.
J’étais également personnellement présent quand ils ont commencé à réveiller à l’hôtel, les membres de la délégation à 4 heures du matin, pour soi-disant, des contrôles d’ordre administratif !
En toute responsabilité, nous n’avons jamais rendu publique toute cette expérience négative pour éviter des surenchères.
Nous avons répondu certes, cette fois-ci, (sans que je ne l’approuve forcément mais il faut veiller à ce que les règles soient les mêmes pour tout le monde et qu’il n’y ait pas d’impunité) mais sans excès de mon point de vue.
Le Sénégal n’a dû son succès à aucun subterfuge ni à aucune supercherie ni à une quelconque violence.
Il est rare de voir un stade autant en fusion avec son équipe ( comme savent le faire les Egyptiens) et si le Sénégal a gagné comme l’a reconnu Queiroz, c’est qu’il était supérieur !
Et c’est ce dont vous devez rendre compte fidèlement ( sans leçon à vous donner. Je ne me permettrai pas), pour que nous puissions continuer à avoir foi en votre journal.
Rendez-vous au Qatar
Sportivement
Saër Seck