Au Mexique, un début d’année particulièrement sanglant pour les journalistes

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L’assassinat d’Heber Lopez Vazquez, 39 ans, directeur du site d’information Noticias Web, abattu jeudi dans l’État d’Oaxaca porte à cinq le nombre de journalistes tués depuis début 2022, contre sept pour l’ensemble de l’année 2021.

Le reporter a été assassiné alors qu’il rentrait chez lui en voiture dans la ville de Salina Cruz. Deux meurtriers présumés ont été arrêtés.

En janvier, quatre journalistes mexicains avaient déjà été tués. Deux Tijuana, la journaliste de télévision Lourdes Maldonado et le photoreporter Margarito Martinez, Roberto Toledo, collaborateur du média en ligne Monitor, dans l’État de Michoacan, et José Luis Gamboa, dans l’État de Veracruz.

« Signaux très forts »

Pour Pauline Ades Mevel, rédactrice en chef de l’organisation Reporters sans frontières (RSF), difficile d’expliquer les causes précises cette recrudescence d’assassinats. Mais ils ont à chaque fois un but bien précis selon elle. « Ce qui est certain, c’est que ce sont des signaux très forts qui sont envoyés aux journalistes, souligne-t-elle. Quand on assassine un journaliste au Mexique, on déstabilise l’ensemble des journalistes parce qu’ils se savent, en tout cas tous ceux qui enquêtent, investiguent sur des sujets dangereux, savent qu’ils peuvent être le prochain sur la liste. »

Au lendemain du dernier assassinat, vendredi 11 févier, le président du Mexique Manuel Lopez Obrador a promis une « impunité zéro ». Mais RSF dénonce l’impunité dont bénéficie ces crimes. « Ce que Reporters sans frontières dénonce haut et fort, c’est non seulement ce degré de violence mais c’est surtout le fait que les autorités doivent absolument agir, mettre en place des mécanismes de sécurité que nous réclamons, insiste-t-elle. L’État mexicain, qui est probablement un des pays où le plus de journalistes sont assassinés chaque année, doit transformer les déclarations d’intentions en décisions courageuses pour garantir un environnement sûr et décent pour les journalistes, et c’est extrêmement important que ceux qui se savent menacés puissent continuer de travailler dans des conditions normales et non pas exposés à de tels risques. »

RFI


 

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