L’Union Jaartullah des femmes mourides (Ufm) a organisé un panel ce vendredi pour traiter des questions liées au viol, pédophilie, mais également sur l’avortement médicalisé. C’était sous la présence du procureur Alioune Ndao, Imam Dame Ndiaye et le président du collectif Samm Jikko Yi Babacar Mboup.
« On ne sera jamais d’accord sur l’avortement médicalisé car ça peut être la porte ouverte à tout. Par exemple une fille peut contracter une grossesse ailleurs et venir raconter une fausse histoire rien que pour pouvoir enlever la grossesse », a d’abord indiqué Ya Seyda Khady Faye, enseignante à institut Al Azhar et porte-parole de l’Union Jaratullah.
Par conséquent, Khady Faye, demande à l’Etat du Sénégal de ne pas céder à la pression : « On demande à l’Etat du Sénégal de ne jamais légaliser l’avortement au Sénégal. Que celles qui s’adonnent à cette pratique sachent qu’ils sont en train de tuer des générations et c’est injuste car ces enfants n’ont pas demandé de naitre. Seul Dieu a droit d’ôter une vie. Et on n’est pas à l’époque des mécréants où les hommes se permettaient de tuer leurs enfants. »
Par ailleurs, l’Ufm se réjouit de la criminalisation du viol. Car selon elles, si une personne commet le viol, sa sanction doit être à la hauteur de son acte sans que personne ne s’y oppose.
Toutefois, elle demande la vigilance des magistrats : « on doit très bien vérifier s’il s’agit vraiment d’un viol avant de condamner la personne à une lourde peine car il y a toujours des non-dits dans certaines lois comme la criminalisation du viol.»
De son coté, Babacar Mboup, le président du collectif And Samm Jikko Yi a précisé que la position du collectif n’a pas varié : « nous sommes dans une communauté composée majoritairement de musulmans. Et nous ne pouvons que nous fier de la charia islamique qui peut autoriser l’avortement si la vie de la mère est menacée. Et c’est le seul cas où l’avortement peut être autorisé. Pour ce qui est du viol, nous approuvons, et nous soutenons la loi sur sa crimisation. Et pour la question du genre, on veut savoir où est-ce que ça peut aller dans 5 ou dix ans. En plus pourquoi avons-nous institué un ministère du genre dans un pays majoritairement musulman? », s’interroge Babacar Mboup.