Dakar épicentre de la pandémie de Covid-19 au Sénégal, ce n’est pas une surprise. Du moins, pour Babacar Abba Mbaye, président de la commission Santé et Action sociale de la mairie de Dakar, qui indique qu’il voyait venir ce scénario. En effet, avec les premières tendances et l’interdiction tardive du transport interurbain, c’était prévisible. Le président de la République a mis les Sénégalais devant leur responsabilité en disant qu’il faut apprendre à vivre avec le virus puisqu’on ne sait pas exactement combien de temps il compte circuler. Ainsi, M. Mbaye exhorte les Sénégalais à prendre leurs précautions pour ne pas attraper le virus. Et les collectivités sont dans une dynamique d’accompagner l’Etat dans cette politique. Le Sénégal a franchi la barre des 2000 cas, mais Babacar Abba Mbaye estime qu’il ne faut surtout pas céder à la panique. C’est vrai qu’il est normal d’avoir des inquiétudes vu la rapidité de propagation du virus, sa létalité sur les personnes âgées et les individus trainant des maladies chroniques liées à notre environnement, notre et cadre et mode de vie, mais chacun doit garder son sang-froid et se dire qu’il est un soldat dans la lutte contre le Covid-19. Sur la réouverture des lieux de culte, le président de la commission Santé et Action sociale de la mairie de Dakar estime que ce ne sera pas facile si chacun n’y met pas du sien. Cela relève de la responsabilité individuelle. Celui qui veut prier dans les mosquées doit respecter les gestes barrières, mettre un masque, respecter la distanciation sociale et se munir d’un flacon de gel hydro-alcoolique. Ainsi, la ville de Dakar est à fond dans la préparation de la rentrée scolaire. Il s’agit pour la municipalité de mettre un dispositif de prévention visant à protéger les enfants et rassurer les parents d’élèves. Il a été mis à la disposition des élèves des masques, du gel hydro-alcoolique et des lave-mains. La mairie a auparavant procédé à la désinfection de tous les lycées et collèges de Dakar. Idem pour les marchés, un dispositif sanitaire a été mis en place pour la sécurité des usagers. Pour les familles qui ont été testées positives, leur prise en charge médicale incombe à l’Etat. Pour sa part, la mairie a rénové, nettoyé et désinfecté un centre de santé et les centres socio-culturels de la ville pour les mettre à la disposition de l’Etat. C’est là que les enfants retirés de la rue sont accueillis et pris en charge. Sur la reprise des cours, Babacar Abba Mbaye estime que c’est très important que les élèves en classe d’examen puissent les passer pour la suite de leur cursus. Car, il ne faut pas oublier qu’on est en face d’une situation inédite. Aussi, est-il contre ceux qui passent leur temps à se plaindre et à s’apitoyer sur leur sort. Car ce n’est pas, selon lui, ce qui nous fera avancer. Si ce sont les puissances internationales qui ont été totalement bouleversées par le coronavirus a fortiori nos pays pauvres. Toutefois, ils parviennent à maintenir la dragée haute parce que l’intelligence, l’efficacité et la détermination sont là. Le mieux c’est de soutenir le gouvernement dans la lutte. Certains parlent du mois d’aout mais pour M. Mbaye, le virus peut circuler jusqu’en décembre. Maintenant, faut-il maintenir les restrictions jusque-là, avec les conséquences économiques que cela implique, ou alors apprendre avec le virus et essayer de sauver notre économie avant qu’elle ne subisse des défaillances insurmontables qui peuvent nous suivre des années après. A l’en croire, on est en plein milieu d’un pacte social et le cœur du pacte social, c’est la confiance. Il faut faire confiance à nos autorités et aux décisions qu’elles prennent parce que c’est pour notre bien et se faire confiance entre nous pour pouvoir surmonter cette épreuve. Le choix du Président est un choix économique. Il a essayé de faire annuler la dette, ça n’a pas abouti. Il a été obligé de choisir entre la famine, une crise économique et sociale et une bataille médicale. Il a donc fait un arbitrage. A ce jour, la ville de Dakar déboursé plus 500 millions FCfa pour l’injecter dans la lutte. Elle a également financé plusieurs structures sanitaires de Dakar pour les accompagner dans la lutte. Ce, sans compter l’aide en denrées alimentaires et en produits désinfectants octroyée aux communes