Bambali : Démarrage des travaux de l’hôpital financé par Sadio Mané

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Après avoir financé un lycée dont les travaux de construction sont achevés, Sadio Mané a fait entamer un autre grand projet pour Bambali : un hôpital moderne évalué à 2 milliards de FCFA.

Les travaux ont démarré
Les villages environnants comme Francounda, Boudhie, Madina Bourama, Nguindir… vont aussi bénéficier des infrastructures mises en place par Mané. En effet, lors d’une visite au Sénégal, son agent Bjorn Bezemer avait laissé entendre que « l’hôpital qui sera construit dans la localité, prendra en charge les questions sanitaires non seulement de Bambali, mais aussi de la Casamance ».

Mané félicité par le Président
Lors du dernier rassemblement des lions au Sénégal, le joueur a été reçu par le président de la République, Macky Sall qui l’a félicité de son engagement citoyen.

Ibrahim Touré, oncle de Sadio Mané, devant la maison qu’a construite l’international sénégalais pour quarante-cinq membres de sa famille. Matteo Maillard
Ibrahim a dû très tôt s’occuper de Sadio, dont le père, imam du village, est décédé précocement. Ses plus jeunes années, le footballeur les a passées entre l’école coranique et les champs de mil ou d’arachide. « Un jour qu’il refusait de se lever pour la récolte, je lui ai crié dessus », se souvient Ibrahim. « Il m’a dit : “Toi, mon oncle, tu me fatigues. Je vais devenir un footballeur international et je ferai en sorte que vous ne travaillez plus aux champs.” Je lui ai dit merde ! Comment tu veux réussir ? Je ne suis pas un richard, je n’ai pas d’argent pour t’envoyer en formation. Je ne croyais pas en son rêve… », confie l’oncle, aujourd’hui rattrapé par la réalité.

Sur les fugues du jeune Mané, parti dès 15 ans vivre sa passion, la famille ne s’attarde pas. Il y a un peu prescription. Mais à l’ombre de sa villa rénovée par le neveu prodigue, la tante conteste. « Certaines personnes disent qu’on l’a empêché de jouer au foot, mais ce n’est pas vrai », rétorque Tiana Cissé. Evidemment, elle aurait aimé le voir entrer en religion mais, sous le portrait du patriarche, l’imam Fodé Mama Mané dans la grande mosquée de Bambali, qu’un financement de Mané a permis d’achever, elle estime que « c’est très certainement Dieu qui l’a envoyé jusqu’en Europe ». Pour elle, Sadio « a toujours été un enfant gentil, timide qui respecte sa famille ». A peine se souvient-elle avoir dû le gronder lorsqu’il roulait ses chaussettes en boule pour jongler sur le chemin de la boutique, tardant à lui rapporter les courses.
« Son regret d’avoir arrêté l’école en 3e »
A Bambali, la famille Mané n’est pas la seule à bénéficier du succès du prodige casamançais. Depuis son 4 x 4 rutilant, Modou Ndiaye, le maire, raconte aussi les grands projets qu’il nourrit pour le lieu, un œil sur les ouvriers de la compagnie nationale d’électricité qui dressent des poteaux de raccordement pour le lycée que Sadio Mané a fait construire en 2015. « Dans dix ans, je veux que Bambali soit connu partout !, lance-t-il. Nous avons des arbres fromagers centenaires et le fleuve Casamance. Nous cherchons des investisseurs pour construire des hôtels. »

Avec près de 2 000 habitants, Bambali n’est pas encore une station touristique mais affiche déjà le visage de Sadio Mané partout, sous-titré « La fierté de toute une nation ». Le footballeur a déjà posé la première pierre d’un stade et d’un hôpital qui servira les villages environnants. « J’espère qu’il nous aidera aussi pour bituminer la route », glisse le maire qui se décrit comme « le premier nanti ».

Omar Abdou Mendy, ancien professeur d’espagnol de Sadio Mané, devant le nouveau lycée ouvert en 2015 par son ancien élève. Matteo Maillard
Dans la cour de l’établissement scolaire, les filles bavardent pendant que les garçons rejoignent les terrains de foot. De quoi agacer Omar Abdou Mendy, l’ancien professeur d’espagnol de Sadio Mané, qui regrette que « trop d’élèves ont du retard car ils veulent faire comme lui », certains préférant les terrains aux cours. Plus Sadio Mané gagne en prestige international, plus le phénomène s’amplifie. « L’année passée, il a pourtant précisé à tous les élèves l’importance d’étudier et dit son regret d’avoir arrêté l’école en 3e, soutient M. Mendy. En plus du talent, Sadio a eu de la chance. Tous n’en auront pas, mais ils veulent quand même tenter. » A Bambali comme ailleurs, c’est « Barça ou Barzakh » (« Barcelone ou la mort »). Le rêve de réussite prime sur tout.

Moussa Ndione a conscience du destin hors normes de Mané. Professeur d’EPS, il est aussi depuis 2018 l’entraîneur du FC Mansacounda de Bambali, le premier club dans lequel l’international a évolué. « Mané est l’exception, mais il faut d’abord parler de la règle. Sur cent footballeurs de sa génération, il est le seul qui a réussi. Mon but ici, c’est que 90 % réussissent. Et le secret du sport, ce sont les infrastructures. On ne peut pas prospérer sans, martèle-t-il. Ici, le travail est difficile. On a un terrain accidenté traversé par les enfants, les vaches et réquisitionné pendant les périodes de circoncision. » La région est productrice de talents. « S’il y avait plus de moyens, on verrait d’autres Sadio Mané, Krépin Diatta ou Jules Bocandé », jure-t-il.

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