Barrières règlementaires, faiblesse des systèmes judiciaires… : Les freins à l’éclosion des Fintechs
En Afrique l’envie de faire avancer les choses est réelle. C’est plutôt le soutien qui fait défaut. Et les fintechs ne sont pas exemptes de cet impair. Véritable vecteur de l’inclusion financière, le développement des fintechs se heurte à la barrière réglementaire, à la faiblesse des systèmes juridiques et au manque de connaissances financières. Le cabinet MicroSave Consulting a analysé les besoins et les contraintes des fintechs au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Rdc, au Sénégal et au Togo, pour accélérer l’inclusion financière.
«Les contraintes réglementaires, la faiblesse des systèmes juridiques, le manque de connaissances financières et numériques et l’absence d’antécédents de crédit», voilà entre autres freins à l’éclosion des fintechs en Afrique francophone. Dans une étude réalisée par le cabinet MicroSave Consulting, il est expliqué que «Beaucoup d’entre elles ont du mal à atteindre la maturité en raison du manque de compétences managériales de leurs fondateurs et de leur incapacité à trouver un soutien approprié. Compte tenu de la nature informelle de ces entreprises sur plusieurs marchés, les opérateurs historiques sont peu enclins à nouer des partenariats en raison des risques encourus. Il existe peu ou pas de possibilités de financement à un stade précoce. Les possibilités de financement sont limitées pour les fintechs, sauf dans le cadre de concours d’innovation et de subventions accordées par des bailleurs de fonds. Ces concours débouchent sur de très bonnes solutions proposées par de jeunes entrepreneurs, mais ils sont souvent incapables d’atteindre le marché faute de financement durable». Malgré cet état de fait, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont considérés comme les figures qui boostent la fintech de l’Afrique francophone.
Dakar, capitale de la fintech en Afrique francophone
Au Sénégal, plus particulièrement dans la capitale, les fintechs constituent une réalité dans la vie de tous les jours. En effet, 24 structures s’afférant dans ce domaine ont été dénombrées au Sénégal. «Ces dernières se concentrent principalement sur la facilitation de la distribution des offres de services financiers», a précisé l’étude. Qui a analysé les fintechs dans 6 pays, notamment au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Rdc, au Sénégal et au Togo.
«Avec les faibles taux de bancarisation et l’adhésion des populations aux comptes mobiles, les fintechs sont un atout pour les gouvernements afin d’améliorer les capacités financières et les compétences digitales en vue d’exploiter l’économie numérique. Les fintechs peuvent contribuer à une meilleure conception des comptes bancaires et des produits de paiement, les rendre accessibles, avec une meilleure expérience utilisateur et une sensibilisation améliorée. Elles peuvent rendre les services plus efficaces et réduire les barrières à l’entrée sur le marché», explique l’étude. Pour autant, le cabinet MicroSave Consulting a tenu à attirer l’attention sur certains risques. «Ces avantages comportent des risques, en termes de protection des fonds des clients, protection des données et vie privée et fracture numérique. S’ils ne sont pas gérés de manière adéquate, ces risques pourraient compromettre l’inclusion financière. Stimulée par les fintechs, l’inclusion financière reste le principal domaine d’intervention des investisseurs en capital-risque spécialisés dans la technologie et le numérique au sein du continent, attirant 54,5 % du montant total des financements. Des fintechs dirigées ou cofondées par des femmes ont vu le jour, mais dans plusieurs pays les femmes n’ont pas encore réussi à se faire une place dans le secteur», relève l’étude.