La construction citoyenne, l’unité nationale, la consolidation de la paix, les valeurs civiques, sont les termes forts empruntés par le chef de l’Etat nouvellement réélu, Macky Sall, dans son adresse à la Nation, la veille du 4 avril, date anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Selon Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil, la situation sécuritaire que traverse le monde impose ce débat. Il comprend donc ce souci de restaurer certaines valeurs de la République par la stimulation à la citoyenneté.
« Le monde est en perpétuelle mutation, explique-t-il, dans l’édition spéciale de Sud Fm. Pourquoi on parle de cohésion nationale ? C’est à cause de la situation sécuritaire à travers le terrorisme mais aussi à travers ce qu’on vit dans la sous-région. (Par exemple), le massacre des peuls au Mali. Ce qui n’est pas une question raciale mais une politique bien murie pour entrer dans nos portes et atteindre l’océan atlantique. Je pense que les autorités sont suffisamment averties par rapport à cela. Vu ce contexte-là, ce qu’on a vécu en Mauritanie, le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), la Guinée Bissau qu’on peut qualifier d’Etat narcotrafiquant, la Gambie où le président (Adama Barrow) n’arrive pas à maîtriser ses Institutions, et qui est en conflit avec l’ancien vice-président (Ousainou Darboe). »
Dans ce contexte, prévient Birahim Seck, « on a besoin de cohésion nationale parce qu’après l’élection présidentielle du 24 février 2019, on a parlé de vote régionaliste, ethnique. Toutes ces questions-là prouvent qu’on a besoin de ressouder nos rangs, nos liens, notre Nation. »
Poursuivant, il rappelle que le Forum civil lors de son atelier tenu à Kolda sur la Casamance, avait proposé au président de la République de mettre en place un ministère chargé de la Cohésion nationale, de la Citoyenneté et de la Construction citoyenne. C’est comme cela qu’on l’avait libellé et c’est cela qui revient aujourd’hui. Cela veut dire quoi ? Que le président de la République est plus renseigné que nous et s’il aborde la question de la citoyenneté et de la cohésion nationale dans son discours, c’est parce que les enjeux internationaux sont assez énormes. Il y a des menaces et cet appel à la citoyenneté devrait pousser la jeunesse à avoir une certaine responsabilité, un certain comportement vis-à-vis de nous-mêmes. »
Par ailleurs, souligne-t-il, « s’il (Macky Sall) veut entrer dans l’histoire et régler les questions primaires (monde rural, entre autres), il faut qu’il aille vers la bonne gouvernance. » « On a besoin d’un président de la République qui libère les organes de contrôles », préconise Birahim Seck. Il urge, avertit-il enfin que « l’administration victime de cassures entre ceux qui font de la politique et ceux qui n’en font pas, (soit) « apolitique et neutre ». Ce, avec « l’instauration d’un Code de conduite. »
Aussi, il se dit prêt à prendre son bâton de pèlerin pour la tenue du dialogue national.