Birahim SECK : « Les gens ont besoin de savoir comment l’argent du Force-Covid19 a été dépensé »

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L’accès à l’information liée à la Covid-19 aux journalistes et aux citoyens sénégalais. C’est ce que veulent le Forum civil et l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel). Ces derniers ont tenu, hier, à Dakar, un atelier de partage et de plaidoyer d’un avant-projet de loi allant dans ce sens. «Nous avons organisé cette rencontre avec l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en Ligne (Appel) pour discuter de fond en comble sur l’avant-projet de loi relatif à l’accès à l’information aux journalistes», avance  Birahim Seck. Le coordonnateur du Forum civil rappelle que le Sénégal a adopté, en 2012, une loi portant code de transparence dans la gestion des finances publiques. Dans ce code, il y a l’article 6 qui, note-t-il, met en avant l’information au public. Mais cette information doit être matérialisée par une loi. Selon lui, les citoyens ont besoin d’informations et la matière première des journalistes, c’est l’information. «Si le journaliste n’a pas l’information qu’il faut, il peut rentrer dans une situation et tomber sous le coup de la loi sanctionnée par les juridictions. Nous sommes en démocratie. Aujourd’hui, dans le contexte de la pandémie de la Covid-19 où nous sommes, il y a énormément de milliards de F Cfa qui sont injectés dans la lutte contre la maladie. Et le gouvernement a mis en place un programme qui s’appelle le Programme de résilience économique et sociale (Press). Donc les gens ont besoin de savoir comment cet argent a été dépensé dans ces différents secteurs», indique le patron du Forum Civil.  Qui soutient que, le 18 mars 2020, le président de la République, Macky Sall a pris un décret pour extirper du champ des marchés publics l’ensemble des achats qui sont relatifs à la lutte contre la Covid-19. Cela veut dire, déclare-t-il, que tous ces achats pour faire face à la Covid-19 n’ont pas respecté les procédures de passation des marchés, selon ce décret. Même si c’est pour une célérité et une efficacité, à l’en croire, les citoyens ont besoin de savoir les dépenses qui ont été effectuées en leur nom. Parce qu’on se rend compte de plus en plus, que «nos hôpitaux ne sont pas résilients, qu’on le veuille ou non. Il y a un besoin pressant de médecins et d’avoir du matériel. Est-ce que ce matériel a été acheté et comment il va être acheté ? Est-ce que les forces de sécurité qui sont sur le terrain dans le cadre de cette lutte sanitaire ont eu suffisamment de moyens pour pouvoir faire le travail sur le terrain ? Seul l’accès à l’information permet aux citoyens de pouvoir faire le contrôle sur l’usage des ressources qui sont mobilisées par l’Etat au nom des populations».

Selon le patron du Forum civil, «le Fmi, la Banque mondiale donnent de l’argent à l’Etat du Sénégal. Même l’Afd prête de l’argent à l’Etat sans compter les autres bailleurs. Est-ce qu’aujourd’hui, le journaliste ou le citoyen a l’information relative au taux d’emprunt ? Et la durée d’amortissement et de grâce, etc. ? Donc l’objectif de cette rencontre est de faire le plaidoyer pour que, enfin, on puisse disposer d’une loi sur l’accès à l’information»,  lance Birahime Seck.

 

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