Les preuves de crime contre l’humanité s’accumulent en Birmanie. C’est ce qu’affirme l’ONU ce 9 août dans un rapport. Les femmes et les enfants seraient particulièrement visés par des exactions de la junte, qui a pris le pouvoir l’an dernier. Meurtres, tortures, déportations, viols, persécutions, enrôlement et détention arbitraire d’enfants, le rapport des enquêteurs de l’ONU est particulièrement accablant pour le général Min Aung Hlaing et son armée.
Interdit de visiter le pays, l’organisme onusien a pu recueillir ses informations auprès de plus de 200 sources. Les preuves sont rassemblées sur la base d’entretiens, de documents, de vidéos, de photos ou encore d’images géospatiales. Le mécanisme d’enquête espère engager à terme d’éventuelles procédures pénales contre les auteurs « qui ne peuvent pas continuer à agir en toute impunité », a prévenu Nicholas Koumjian, à la tête de cette structure qui coopère notamment avec la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice.
Ce dernier s’est également inquiété du sort de la minorité apatride Rohingyas, dont plus de 850 000 membres, chassés par les militaires de l’État d’Arakan dans le nord-ouest de la Birmanie, vivent depuis 2017 dans des camps de fortune au Bangladesh et n’ont toujours pas pu rentrer chez eux.