Après le Mali et la Guinée, le Burkina Faso et la Guinée Bissau. Quatre putschs militaires dans une région exposée à un défi sécuritaire sans précédent. Après le Mali qui a connu deux coups d’Etat, puis la Guinée, voici maintenant le Burkina Faso mais aussi la Guinée Bissau qui sombrent des des coups d’état. Les coups de force militaires se multiplient en Afrique de l’Ouest et la Cédéao assiste impuissante à la prise du pouvoir par des militaires qui ensuite semblent vouloir y rester. Faut-il alors craindre la contagion dans une sous-région en pleine mutation sécuritaire ?
Alioune Tine, fondateur d’Africajom Center et expert indépendant sur la situation des droits de l’homme, rappelle que les pouvoirs militaires sont néfastes au processus démocratique.
“L’effet boule de neige est déjà là. Il a été évoqué après les coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Tchad. Nous nous sommes dit : quelle est la suite ? Et tout le monde a pensé au Burkina Faso où il y avait eu des tentatives de coup d’Etat. Maintenant, les gens pensent au Niger et à d’autres pays dans la sous-région. Mais cela n’est pas la solution. Les militaires quand ils prennent le pouvoir font généralement pire que les civils.”
Les militaires surfent sur les crises sociales
Pour Arthur Banga, chercheur et maitre-assistant au département d’histoire de l’Université Felix Houphouët-Boigny à Abidjan, l’acceptation des coups d’Etat par l’opinion publique pourrait être fatale au processus démocratique en Afrique de l’Ouest. Mais que doit alors faire la Cédéao pour inverser cette tendance ? Arthur Banga.
“D’abord en amont, en regardant déjà tout ce qui peut causer les coups d’Etat : à savoir la gouvernance militaire, son efficacité, la gouvernance de façon générale mais aussi en aval en restant plus ferme, en soutenant les sanctions que la Cédéao prend contre les régimes putschistes parce que quand l’opinion publique est divisée ou même quand on entend des intellectuels se dresser contre les sanctions de la Cédéao, cela donne des ailes aux putschistes.”