Quatre jours après la finale de la Ligue des champions, trois hommes en situation irrégulière et au parcours « précaire » ont été jugés mardi à Bobigny pour des vols au préjudice de supporters autour du Stade de France. Des peines de prison ont été délivrées.
L’heure est (déjà) aux sanctions après les nombreux débordements ayant entouré la finale de la Ligue des champions ce samedi au Stade de France. Trois hommes ont été condamnés à des peines de prison par le tribunal de Bobigny ce mardi en comparution immédiate, pour vol.
6 mois de prison avec sursis pour un vol de téléphone
« C’est vrai, j’ai volé, je vous jure, je n’ai pas de quoi manger » reconnait le premier accusé, un sans-papier algérien de 24 ans au casier judiciaire vierge. Comme cinq des 48 individus placés en garde à vue, il est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour avoir dérobé un téléphone portable sur les quais du métro ligne 13 à Saint-Denis, au préjudice d’un supporter britannique qui quittait le match.
« L’affaire du Stade de France, c’est un misérable dossier de pickpocket. Il n’a pas fait trembler les Anglais, il a à peine de quoi se nourrir », plaide son avocat commis d’office, Me Loïc Le Quellec. Son client du jour, qui « demande pardon », est condamné à six mois de prison avec sursis pour vol en réunion. « Que dieu vous préserve Madame ! », crie-t-il en adressant des baisers à la présidente dans une salle d’audience hilare.
Dix mois ferme pour un collier arraché et agression d’un policier
Parmi les nombreux incidents survenus aux abords du stade, une Britannique s’est fait arracher son collier et son amie a été mordue au bras en tentant de s’interposer. Malgré les témoignages des deux victimes qui l’ont reconnu formellement, le Palestinien de 34 ans nie en bloc. Pendant son transfert au commissariat de Saint-Denis, il est aussi accusé d’avoir agressé un policier. Le fonctionnaire, présent à l’audience, s’est vu prescrire 21 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Le prévenu est condamné à dix mois de prison ferme, 300 euros d’amende et une interdiction de territoire. Pour les accusations de violence sur le policier, l’affaire a été renvoyée.
Un dernier prévenu, âgé de 25 ans, était jugé pour le vol avec violence d’une montre Hublot d’une valeur de 45.000 euros sur un spectateur mexicain. En situation irrégulière, le jeune homme a contesté les faits. Le tribunal l’a condamné à dix mois d’emprisonnement dont trois avec sursis. Sa peine a été aménagée en semi-liberté « parce qu’ayant un travail », a justifié la présidente.
Trois Péruviens accusés « d’aller au Stade de France voler des téléphones »
Sur les six hommes jugés mardi, les dossiers de trois d’entre eux, de nationalité péruvienne et en situation irrégulière, ont été renvoyés pour « surcharge d’audience » au 5 juillet. Ils sont poursuivis pour vol en réunion de téléphones portables. Les deux plus jeunes habitent à Barcelone et expliquent qu’ils « faisaient du tourisme » à Paris. Leur objectif « était d’aller au Stade de France voler des téléphones », a fait valoir de son côté la procureure.
Ils ont été placés sous mandat de dépôt en attendant d’être jugés car ils ne présentaient « aucune attache en France », a justifié la présidente. Le troisième, 39 ans, a été placé sous contrôle judiciaire. Il vit à Bobigny depuis six mois chez sa compagne et avait rendez-vous lundi à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour sa demande d’asile: il était alors en garde à vue.
JAu et NH avec AFP