Cheikh Diop risque 20 ans de prison pour avoir tué son locataire

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20 ans de travaux forcés ! Telle est la peine qu’encourt, le sieur Cheikh Diop, attrait, ce mardi, à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour assassinat et menace de mort. Il a, pour une banale histoire d’électricité, tué son locataire, Djiby Guissé. Les faits de l’espèce remontent à 2014. Cheikh Diop a trouvé le défunt Djiby Guissé dans sa chambre pour lui demander de diminuer le volume de son poste téléviseur. La victime lui avait rétorqué que cela était impossible puisque sa télécommande ne marchait plus. Cette réponse n’a pas plu au propriétaire de la maison qui, dépité, a fini par couper l’électricité dans sa chambre. Djiby Guissé sort de ses gonds. Une violente dispute éclate entre les deux hommes. La tension monte. Ils se traitent de tous les noms avant d’en venir aux mains. Au cours de leur accrochage, Cheikh Diop a poussé son adversaire du premier étage de l’immeuble. Il tombe raide et baigne dans une mare de sang. L’irréparable s’est produit. Il a rendu l’âme avant l’arrivée des secouristes.

A la barre, ce mardi, l’accusé a nié les faits qui lui sont imputés. A l’en croire, ils sont tous les deux tombés de l’étage et, c’était au cours d’une bagarre. Mieux, il jure n’avoir jamais eu l’intention de le tuer. Cependant, le frère du défunt, Cheikh Guissé s’est inscrit en faux contre les déclarations de l’accusé. « Mon frère était sur le point de prendre son petit déjeuner. Il l’a provoqué avant de le battre avec un objet contondant. C’est après qu’il a perdu connaissance qu’il l’a poussé », a témoigné le frère du défunt. Témoin oculaire des faits, Fama Savané a déclaré que l’accusé a collé Djiby Guissé au mur avant de le pousser de l’étage. Pis, ajoute-t-elle, il avait menacé de mort ceux qui voulaient le secourir avant l’arrivée des sapeurs-pompiers et des policiers.

La famille de la victime réclame 100 millions de francs CFA pour toute cause et préjudice confondus. Faisant son réquisitoire, le procureur de la république a estimé que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation. Selon lui, l’accusé avait une intention ferme de tuer Djiby Guissé. « L’intention de donner la mort et la préméditation montrent qu’on est dans le cadre d’un assassinat, le délit de menace de mort verbal est aussi établi, ça doit être sévèrement sanctionné », martèle le maitre des poursuites avant de requérir 20 ans contre l’accusé.

Pour l’avocat de la défense, la partie civile a convoqué l’émotion et a fait des exagérations dans la narration des faits. D’après lui, il y a une volonté manifeste d’enfoncer son client mais, dit-il, « le certificat médical de genre de mort ne permet pas de dire qu’il y avait l’intention coupable ». Ainsi, l’avocat plaide l’application bienveillante de la loi. L’affaire est mise en délibéré jusqu’au 5 février.

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