Condamnation de Hissène Habré : Cinq ans après, les victimes restent sur leur faim

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Les victimes de Hissène Habré n’ont toujours pas obtenu de réparations. Cinq ans après la condamnation de l’ex-dictateur tchadien, elles attendent toujours que justice leur soit rendue.

En effet, l’avocat des victimes estime qu’ « il y a cinq ans, le 30 mai 2016, un tribunal sénégalais soutenu par l’Union africaine a déclaré l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré coupable de crimes contre l’humanité et torture, notamment viols et esclavage sexuel, ainsi que de crimes de guerre, et l’a condamné à une peine de prison à perpétuité ».

Toutefois, fustige Reed Brody dans un communiqué envoyé à la presse, « cinq ans plus tard, les survivants des tortures et les familles des victimes n’ont toujours pas reçu le moindre centime. L’Union africaine, qui avait tant œuvré pour créer ce tribunal,  n’a même pas mis en place le Fonds au profit des victimes prévu par le verdict afin de récupérer les avoirs de Habré et de solliciter des contributions. »

Mieux, poursuit le représentant de Human Right Watch, « le gouvernement tchadien, chargé par son propre tribunal d’ériger des monuments à la mémoire des victimes et d’indemniser leurs familles, leur a également tourné le dos. Et Habré lui-même ne s’est jamais expliqué sur les dizaines de millions de dollars qu’il avait volés au Trésor tchadien ».

Ainsi, alors que Habré manœuvre sans relâche pour obtenir des sorties de prison et que le Tchad entre dans une nouvelle période d’incertitude après la mort de son président, Idriss Déby, qui était au pouvoir depuis 30 ans, les victimes continuent d’organiser des manifestations pour réclamer des réparations qui leur ont été promises.

« Nous nous sommes battus pendant 25 ans pour obtenir ces décisions et maintenant, cela fait cinq ans que nous nous battons pour que ces décisions soient enfin mises en œuvre », a déclaré Clément Abaïfouta. « Mais l’Union africaine et le gouvernement tchadien devraient maintenant avoir compris que nous ne nous baisserons pas les bras, tant que nous n’aurons pas obtenu justice », renchérit une des victimes du régime de Habré.

 

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