CONDAMNÉ À 20 ANS DE TRAVAUX FORCÉS : COMMENT UN JOUEUR DE L’ETICS DE MBORO A TUÉ L’AMI DE SON FRÈRE

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En première instance, l’accusé Moustapha Barry a été condamné à la peine de travaux forcés à perpétuité et d’une amende de 50 millions de francs CFA pour le crime d’assassinat. Insatisfait, il avait interjeté appel pour demander la diminution de sa peine. C’est pourquoi, ce jeudi, la chambre criminelle d’appel de Dakar a rejugé l’affaire avant de le condamner à 20 ans de travaux forcés après qu’elle a requalifiée les faits en meurtre. Comment Moustapha Barry a tué Alassane Keita, l’ami de son jeune frère, âgé de 15 ans ?

Il ressort des éléments contradictoires discutés à la barre qu’une bagarre avait opposé les deux jeunes au cours de laquelle le défunt Alassane Keita avait gravement blessé par couteau le frère de l’accusé en l’occurrence Macky Barry. Ce dernier, qui était entre la vie et la mort, a été évacué au Samu municipal. Le même jour, Moustapha Barry, armé d’un couteau qu’il avait dissimulé dans son pantalon, s’est rendu chez les Keita. Reçu par la mère du défunt, il a fait croire à cette dernière que son père menaçait de déposer une plainte contre son fils et, il voulait que ce dernier vienne présenter ses excuses pour calmer les ardeurs de son père. Convaincue par les explications de l’accusé, la dame Seynabou Fall, sans aucune arrière-pensée, ordonne à son fils d’aller demander pardon aux parents de Macky Barry. C’est ainsi que l’accusé l’a entrainé dans un terrain vague avant de lui administrer un coup de couteau.

Alassane Keita pousse un grand cri, titube et tente de se sauver. Il n’ira pas loin. Il sera vite rattrapé par son bourreau qui va lui donner deux autres coups dont l’un occasionnera une plaie de 11 cm. Alassane Keita succombe à ses blessures avant même son évacuation. Après son forfait, Moustapha Barry, joueur à l’Etics de Mboro au moment des faits, se réfugie à Thiès, où il sera arrêté quelques jours plus tard.

Devant le prétoire, ce jeudi, il a nié les faits qui lui sont reprochés en soutenant n’avoir pas tué le défunt par vengeance. « C’est lui qui détenait le couteau et a voulu me poignarder. C’est en tentant de le récupérer que je l’ai blessé. Je ne l’ai pas poignardé. Je ne sais pas comment il s’est retrouvé avec trois blessures », a expliqué l’accusé qui parle d’excuse de provocation. Des explications qui ont été réfutées par la mère de la victime, visiblement très affectée par la perte de son fils cadet. D’après la dame Seynabou Fall, le sieur Barry avait bien planifié son coup et a tué son fils par vengeance.

Invité à faire ses réquisitions, le parquet n’a pas été tendre avec l’accusé. « Heureusement, que la charia n’est pas appliquée dans ce pays. Si tel était le cas, Moustapha Barry serait tué depuis longtemps », a déclaré le maitre des poursuites, estimant que l’accusé a volontairement ôté la vie d’Alassane Keita. Avant de demander la confirmation de la peine d’instance.

L’avocat de la partie civile, Me Bamba Cissé a abondé dans le même sens que le maitre des poursuites. Là où l’avocat de la défense a plaidé la requalification des faits en coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans avoir l’intention de la donner. Et de solliciter une application bienveillante de la loi pour son client. Rendant son verdict, le juge de la chambre criminelle a infligé à l’accusé une peine de 20 ans de travaux forcés en sus d’une amende 50 millions de francs CFA à verser à la famille du défunt.

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