Atteinte de drépanocytose et sortie d’une fausse couche, Rokhaya, 44 ans, s’est vu, elle aussi proposer une ligature des trompes. Pour sauver sa vie. << Enceinte, j’avais beaucoup de complications à cause de ma maladie et j’ai fini par faire une fausse couche. Le médecin m’a alors proposé de me ligaturer les trompes.>> La proposition la désarçonne. Agée de 40 ans à l’époque, ne plus avoir d’enfant était une chose difficile à concevoir pour Rokhaya. << C’était très pénible de faire accepter la nouvelle à mon mari. Mais, avec mon état de santé qui se détériorait de plus en plus, nous nous sommes rendus à l’évidence.>> Après en avoir discuté avec ses proches, Rokhaya décide de sauter le pas. L’opération s’est fait à l’hôpital Fann et la somme déboursée était de 50 mille FCFA. Aujourd’hui, Rockhaya réalise que cette ligature lui a sauvé la vie. << Plus je vieillis, plus je me rends compte que j’ai bien fait de suivre les conseils du médecin. Je ne suis plus stressée par une éventuelle grossesse. je déroule correctement mes activités et je suis plus épanouie.>>
Marie Antoinette, 33 ans, a été plus difficile à convaincre. Mère de 4 enfants, tous accouchés par césarienne, elle s’est montrée très réticente quand le médecin lui a proposé cet ultime recours. << J’étais jeune et j’avais des appréhensions, surtout par rapport à la maison à la religion. J’en ai d’abord parlé à màn mari. Et comme c’était la seule alternative, la ligature s’est imposée à nous. D’ailleurs, c’est lui qui a signé la décharge.>> Le médecin profitera de son dernier accouchement pour procéder à la ligature et faire d’une pierre deux coups.
<< Je ne voulais plus avoir d’enfants >>
Si certaines femmes pratique cette opération par une urgence médicale, d’autres le font par choix. Ndeye Oumy Sarr est de ce lot. A 45 ans, cette assistante de direction, mère de 6 enfants, a choisi la contraception définitive par ce que ne souhaitant plus enfanter. << J’ai jugé que six enfants c’était déjà assez, vu les charges et autres et je ne supportais plus les autres modes de contraception. Donc, j’ai opté pour la ligature >>. Convaincre son mari fut une autre paire de manche. << Il était totalement opposé à cette idée. Surtout que la religion interdit le choix d’arrêter d’enfanter. C’étaient des moments difficiles pour notre couple. Mais, finalement, j’ai réussi à le convaincre en évoquant toutes les séquelles qui ont suivi mes 4 accouchements.>> Ndeye Oumy a donné naissance à 4 enfants par voie basse et deux autres par césarienne, mais elle n’en est pas sortie indemne. << C’était quatre gros bébés dont deux de plus de 4 kilos. Cela a laissé pas mal de séquelles sur mon corps, j’ai même eu une déchirure des abdominaux et je ne voulais pas vivre cela à nouveau.>> Malgré les avertissements du médecin sur l’irréversibilité d’une telle opération, Ndèye Oumy a tenu bon, accrochée à ses certitudes. << Je ne voulais plus avoir d’enfants, surtout avec les séquelles de mes grossesses précédentes. Je savais que j’étais incapable de porter un autre enfant.>> Aujourd’hui, trois ans après son opération, la dame assume pleinement sa décision. Même si peu de proches sont au courant. << J’assume pleinement ma décision. Je n’ai plus les effets qu’on peut avoir avec la pilule ou le stérilet. je me sens soulager de l’avoir fait et je ne regratte pas.>>
Marième Traoré, elle aussi, ne regrette pas sa décision de se faire ligaturer les trompes. Mère de quatre enfants âgés respectivement de 16, 13 ,10, et 7 ans, Marième Traoré a décider d’opter pour la contraception définitive. << J’ai choisi de me faire ligaturer les trompes à l’âge de 40 ans et après avoir eu quatre enfants. N’arrivant pas à trouver la contraception qui me convenait, j’ai décidé d’arrêter de faire des enfants. Mes deux dernières grossesses sont survenues alors que j’étais sous stérilet et la 3e alors que je prenais la pilule. J’avais envie de revenir à quelque chose de plus naturel.>> Avec des maternités difficiles, Marième a estimé que son corps ne pouvait plus recevoir de grossesse. Et avec les échecs répétés des moyens de contraception classique, la ligature des trompes semblait, pour elle, la solution rêvée. Aujourd’hui, épanouie et sereine, Marième se consacre pleinement a ses 4 enfants. Loin des contraintes d’une grossesse non désirée. Dans de rares cas, il arrive que cette opération se solde par un échec. c’est le cas d’Alimatou. Après 4 césariennes, la dame avait décidé de tourner le dos à la maternité. Elle opte pour une ligature. Mal lui en a pris. L’opération ne s’est pas bien déroulée. << Les fils qui devaient boucher les trompes n’étaient pas bien attachés. Et après quelque temps, ils sont défaits. Elles sont redevenues normales.>> Trois mois après, au hasard d’un contrôle gynécologique, quelle ne fut sa surprise d’apprendre qu’elle était à nouveau enceinte. << Je n’en revenais pas. c’ était mon 5e enfant. Même si j’étais triste à l’annonce de ma grossesse, c’est aujourd’hui l’enfant que j’adore le plus et il porte le nom de mon père.>> Le bonheur ultime.