Habib Aïdara, le Secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC) rejette la mesure d’augmentation du prix de l’électricité. « Parce que, motive-t-il, invité de la Matinale Dakar direct d’iRadio, le syndicat, sa ligne de mire, c’est la défense des intérêts des travailleurs. Donc, nous ne devons que regarder les revenus du travailleur et améliorer son pouvoir d’achat. Toute hausse que ce soit le prix des denrées soit (le coût) de l’électricité tend à amoindrir ce pouvoir d’achat. C’est pour cela qu’en tant que syndicat, sur le principe, on est contre toute hausse. »
Le syndicaliste, rappelant que cette hausse est liée à la réduction de la subvention de l’Etat à la SENELEC, signale qu’ « aujourd’hui, la commission de régulation du secteur a décidé d’augmenter le prix en rapport avec l’Etat. » Mais, « en amont, on n’a pas été consultés mais dès que la mesure est tombée, la Direction générale nous a appelés nous informant de la décision du gouvernement de réduire sa part de subvention dans les factures. »
« Maintenant, dit-il, nous allons apprécier parce que nous avons reçu le collectif ’’Ño Lank’’ (nous refusons, ndlr) qui sont venus à notre siège pour une rencontre d’information et de sensibilisation. Nous les avons bien écoutés, nous savons que leur combat est très légitime. Et nous avons dit que nous allons apprécier les informations à travers nos instances pour la suite à donner à ce mouvement. »
Aïdara est dubitatif concernant l’annonce d’une baisse d’électricité en février 2020. Dans ce sens que retient-il, « l’Etat n’a aucun intérêt à augmenter et 2 mois après changer encore d’avis pour diminuer. Donc, si cette information est fondée pourquoi augmenter le tarif pour 2 ou 3 mois et mettre les populations dans cette situation. » D’autant plus que « cette augmentation de 2 mois n’apportera rien à SENELEC. Aujourd’hui, le déficit est de l’ordre de 101 milliards F CFA. L’Etat n’a qu’à chercher les niches pour donner à la SENELEC et laisser le prix de l’électricité tel quel. Comme ça la situation va redevenir stable dans le pays. »
Sur les dettes de l’Etat, estime le syndicaliste, « il y a le montant de la subvention à rembourser. Il y a l’éclairage public qui est une très grande ardoise par rapport à la SENELEC, à côté des établissements publics à autonomie financière (tels que) l’Assemblée nationale, les universités et les hôpitaux, qui doivent énormément d’argent à la SENELEC. Ce sont ces Institutions-là qui nous causent énormément de problèmes, consommant de grosses factures et n’arrivant pas à payer à temps. »
Au-delà de ça, souligne le Secrétaire général de la SUTELEC, « l’administration centrale doit (également) payer. Depuis mars, l’Etat était à jour. A ce jour, l’Etat traîne une ardoise (chiffrée) à plus de 300 milliards, composés de la compense de la subvention, des factures de l’administration centrale et des collectivités locales ».