Selon l’Académie française, « covid-19 » s’accorde en réalité au féminin et non au masculin. Comme CIA et non comme FBI.
CORONAVIRUS – Le couperet syntaxique est tombé. Face à la crise du nouveau coronavirus, c’est au tour de l’Académie française de se pencher sur une question qui taraude régulièrement scientifiques et journalistes: faut-il écrire « le Covid-19 » ou « la Covid-19 ».
Dans un article publié sur son site internet, la prestigieuse institution a tranché, « Covid-19 » est bien un nom féminin. En cause le genre de l’acronyme dont elle est issue. Comme le soulève l’Académie française, « Covid » est en fait la contraction de deux mots anglais « Coronavirus » et « Disease » (maladie, en français).
Or, « les sigles et acronymes ont le genre du nom qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation », y compris quand il s’agit de sigles étrangers. Or dans le cas « Covid-19 », le noyau est bien le terme « maladie », donc il faut un pronom personnel féminin.
Afin d’illustrer son exemple, l’Académie française ajoute: « On distingue ainsi le FBI, Federal Bureau of Investigation, « Bureau fédéral d’enquête », de la CIA, Central Intelligence Agency, « Agence centrale de renseignement « , puisque dans un cas on traduit le mot noyau par un nom masculin, bureau, et dans l’autre, par un nom féminin, agence ».
La faute au coronavirus
Si le pronom masculin s’est largement répandu explique l’Académie française, c’est surtout à cause du coronavirus. « Parce que, avant que [Covid-19] ne se répande, on a surtout parlé du « corona virus », groupe qui doit son genre (…) au nom masculin virus. Ensuite, par métonymie, on a donné à la maladie le genre de l’agent pathogène qui la provoque », détaille l’Académie pour qui il n’est pas encore « trop tard » changer la tendance et redonner à la Covid-19 « le genre qui devrait être le sien ».