Coronavirus : FMI et Banque mondiale appellent à geler le remboursement de la dette des pays pauvres
Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont demandé de concert mercredi aux créanciers bilatéraux des pays les plus pauvres « de geler les remboursements de dettes » afin que ces pays puissent dégager de l’argent pour combattre la pandémie de nouveau coronavirus.
Ce répit permettra d’analyser la situation et les besoins de chaque pays, ont précisé les deux institutions de Bretton Woods dans une lettre commune.
Elles ont également demandé au G20 de les charger de cette tâche d’évaluation pour faire la liste des pays dont le fardeau de la dette est insoutenable et pour travailler à une restructuration.
« Nous allons demander à ce que cette proposition soit entérinée par le Comité de développement durant les réunions de Printemps (des deux institutions) les 16 et 17 avril », précise la lettre. Ces réunions, qui en général drainent des milliers de personnes dans la capitale des Etats-Unis, se tiendront cette année en ligne à cause de la pandémie de Covid-19.
« La Banque mondiale et le FMI sont convaincus qu’il est impératif de soulager les pays en développement et d’envoyer un signal fort aux marchés financiers », poursuivent les deux institutions.
Et de conclure: « La communauté internationale saluerait le soutien du G20 à cet appel à agir ».
Le G20 doit tenir une vidéoconférence demain
Les chefs d’Etats des pays membre du G20, qui regroupe une palette des pays parmi les plus industrialisés, doivent tenir jeudi une visioconférence consacrée à l’impact du nouveau coronavirus sur le monde.
Les pays concernés par l’appel de la Banque et du Fonds sont ceux qui sont éligibles aux critères de l’Association internationale de développement (AID), qui fait partie du groupe Banque mondiale.
L’AID fournit de l’aide sous forme de prêts à taux zéro ou à très faible taux d’intérêt aux 76 pays les plus pauvres du monde, mais aussi de dons.
Au cours de l’année budgétaire 2019, qui s’est terminée au 30 juin, l’AID avait engagé 22 milliards de dollars dont 36% sous forme de dons, selon les chiffres de la Banque mondiale.