Cela fait des mois qu’ils réclamaient le droit de rester au Canada. Ils sont demandeurs d’asile et ont travaillé dans des hôpitaux et des maisons de retraite au plus fort de la pandémie ce printemps. Le gouvernement a accédé en partie à leur demande en mettant sur pied un programme d’immigration particulier pour celles et ceux qui ont donné des soins de santé entre la mi-mars et la mi-août. Des milliers de réfugiés pourront disposer d’un statut de résident permanent dans le pays. D’autres qui ont travaillé comme agents de sécurité ou dans l’alimentation risquent toujours l’expulsion.
Pour de nombreux Canadiens, ce sont les « Anges gardiens ». Autrement dit, le personnel qui a mené une rude bataille contre la Covid-19 ce printemps. Le programme annoncé par le gouvernement vise à remercier ces demandeurs d’asile au front à l’hôpital ou dans les maisons de retraite.
« Ils ne disposaient même pas de la résidence permanente, ou de la citoyenneté canadienne, a souligné le ministre canadien de l’Immigration, Marco Mendicino. Mais ils ont montré qu’ils possédaient déjà une qualité canadienne unique : celle de prendre soin des autres. Ils en ont pris soin au moment où nous en avions le plus besoin. Toutes les personnes qui sont acceptées dans ce programme vont toujours se souvenir de cette journée historique. Merci. »
Appels à une régularisation plus large
Les organismes qui soutiennent les demandeurs d’asile saluent cette initiative. Ils déplorent cependant que les agents de sécurité à l’hôpital ou le personnel dans l’alimentation en soit exclus.
« Imaginez un instant un système de santé qui fonctionnerait, mais où il n’y aurait pas les gens du transport et de l’alimentation pour nourrir les Québécoises et les Québécois, interpelle le député libéral du Québec Frantz Benjamin. Imaginez ça un instant. C’est pour ça qu’on les appelle les travailleurs essentiels. La plus belle des reconnaissances qu’on peut donner à ces personnes, ce n’est pas une médaille, c’est de pouvoir régulariser leur statut. »
En coulisses, certains laissent entendre que le gouvernement du Québec, où résident des Haïtiens sans statut légal, aurait restreint ce programme d’accueil au personnel de la santé. Plusieurs associations continuent à réclamer un accès plus large à la résidence canadienne pour limiter les expulsions dans le futur.