Malgré les impairs notés parfois à Air Sénégal Sa, la compagnie aérienne fait son bonhomme de chemin. C’est, en substance, le message délivré, ce vendredi, par le directeur général, Ibrahima Kane, face à la presse. A titre illustratif, révèle-t-il, Air Sénégal a affrété 400 000 passagers en 2019 et s’est fixé un objectif de 700 000 cette année.
Cette sortie fait suite à deux incidents notés en 48 heures à Dakar et à Barcelone et largement repris dans la presse et les réseaux sociaux. Selon le directeur général, cette polémique relève, en partie, d’une question de culture. «Chez nous, les gens n’ont pas l’habitude de prendre l’avion. Ils ne comprennent pas que ce sont des choses qui arrivent », tempère-t-il.
Par exemple, indique-t-il, une compagnie toujours citée en exemple au Sénégal (Air France : Ndlr) a annulé 1 000 vols l’année dernière.
Pour le vol Dakar-Paris de mercredi dernier, Ibrahima Kane a souligné que le pilote a fait le check, comme d’habitude, et il a reçu un message lui signifiant qu’il y a anomalie. Or, dès qu’il y a anomalie, on perd au moins une heure avant de partir. Le pilote a fait appel aux techniciens pour analyser le message.
Après cela, tout le monde est remonté à bord. L’aviateur reprend les commandes et commence le roulage pour préparer le décollage. Et c’est à ce moment qu’il reçoit à nouveau un message. «Il a fait revenir à nouveau les techniciens pour voir si c’est une autre anomalie ou la répétition du même message. Il faut comprendre qu’on est dans le secteur de l’aviation. On ne joue pas avec la sécurité», insiste-t-il.
C’est ainsi que les passagers ont été débarqués et conduits à l’hôtel pour programmer le vol quelques heures plus tard. «A tous les niveaux, on communique. Mais pour le passager, c’est très frustrant. Vous pouvez tout lui expliquer, mais c’est comme si vous n’avez rien dit, parce qu’il n’a
pas eu ce qu’il voulait. Et ça, nous le comprenons», tempère-t-il.
Si l’on en croit Ibrahima Kane, dans ce cas de figure, la compagnie ne laisse jamais seuls ses passagers. Il y a toujours un accompagnement. «C’est notre politique commerciale. Nous accompagnons nos passagers jusqu’à la fin. On affrète même des vols spécifiques pour chercher nos clients», affirme-t-il.
Ibrahima Kane dit avoir noté une fierté des Sénégalais à prendre la compagnie nationale. Ils espèrent qu’il y aura un accompagnement pour faire grandir le bébé. «Les gens oublient que nous n’avons que 18 mois d’existence. Si l’atteinte de la taille critique est lente, on perd beaucoup d’argent. Nous avons donc intérêt à aller vite ».
A ce jour, la compagnie revendique la première ou la deuxième place dans tous ses lieux de destination. C’est ainsi que, si l’on en croit le directeur général, pour atteindre sa vitesse de croisière, Air Sénégal Sa est dans un processus de recrutement à pas forcés, sachant qu’il y a une pénurie de personnel aérien à travers le monde.