La crise économique due à la pandémie du nouveau coronavirus n’a pas épargné le secteur de l’agriculture. Selon le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Professeur Moussa Baldé, pour le moment, «les impactés les plus visibles» de la Covid-19 sont les horticulteurs. Car, explique-t-il, «il n’ y a plus de fêtes (baptème, mariage, Gamou, etc.) dans le pays entrainant du coup une baisse significative de la consommation d’oignons, de pommes de terre, et autres. S’y ajoute le problème de déplacement interurbain avec l’état d’urgence qui a réduit l’écoulement de la marchandise, la fermeture des marchés, entre autres.
Face à cette situation, Moussa Baldé a renseigné que les acteurs de cette filière agricole ont bénéficié également du soutien du fonds Force Covid-19 mis en place par l’État. Il a souligné que son ministère, en collaboration avec celui du Commerce, la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), et sur instruction du président de la République, a travaillé à une formule. Et pour le moment, la DER/FJ a dégagé une enveloppe d’un milliard de francs Cfa pour soutenir les acteurs. Ce, en finançant des commerçants qui, à leur tour, vont aller racheter la production disponible, la stocker et pouvoir l’écouler au moment opportun.
«L’agriculture doit être le moteur de la résilience»
De l’avis du ministre, l’agriculture doit être le moteur de la résilience, comme elle a été le moteur de la croissance du pays durant le premier mandant du Président Macky Sall. Pour cette année, Moussa Baldé a fait savoir que le matériel agricole est déjà en place. A l’en croire, il y a plus de 2000 tracteurs et l’État continue à soutenir le secteur.
Il ajoute que le budget a été relevé de 50% et la météo a annoncé une bonne saison des pluies. Donc, pour lui, «toutes les conditions sont réunies aujourd’hui pour que l’agriculture joue sa partition dans cette crise sanitaire. Et qu’au mois d’octobre, quand la pandémie, qui est en train de frapper le monde de plein fouet sera vaincue, qu’on se retrouve avec une production agricole record qui permet au Sénégal de partir ».
«Le Sénégal doit se préparer à avoir des épidémies»
Le ministre de l’Agriculture a, par ailleurs, soutenu que les pays africains doivent se mobiliser pour avoir une économie résiliente. «La pandémie, elle nous met face à nos responsabilités. Vous savez, les épidémies, c’est une fatalité. On a le Covid-19, on aura peut-être le Covid-23 ou je ne sais quoi. Donc, le monde doit se préparer à combattre les épidémies. Les pays africains, le Sénégal en particulier, doit se préparer à avoir des épidémies. On doit pour cela aussi se mobiliser pour avoir une économie qui soit résiliente».