L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti, mardi 7 juillet, que « l’épidémie s’accélérait » et reconnu que des « preuves émergeaient » sur la transmission par l’air du Covid-19, après qu’un groupe de 239 scientifiques internationaux a sonné l’alarme sur ce mode de contagion.
Plus de 200 scientifiques internationaux ont exhorté l’OMS et la communauté médicale internationale à « reconnaître le potentiel de transmission aérienne du Covid-19 », dans une lettre ouverte publiée lundi dans la revue Clinical Infectious Diseases d’Oxford.
Une position que l’organisation doit revoir, selon Isabella Annesi-Maesano, l’une des signataires de la lettre. Elle est directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), épidémiologiste spécialiste des maladies allergiques et respiratoires.
Elle (l’OMS) dit qu’il n’y a pas de preuve. Mais moi, j’ai envie de dire que l’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence. C’est-à-dire qu’il y a beaucoup de données. Et même s’il n’y avait pas ces données, l’OMS devrait être prudente.
« Nous reconnaissons que des preuves émergent dans ce domaine et par conséquent nous devons être ouverts à cette possibilité et comprendre ses implications », a déclaré Benedetta Allegranzi, une responsable de l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle.
« La possibilité d’une transmission par voie aérienne dans les lieux publics, particulièrement bondés, ne peut pas être exclue. Les preuves doivent toutefois être rassemblées et interprétées », a poursuivi Mme Allegranzi, en recommandant « une ventilation efficace dans les lieux fermés, une distanciation physique ». « Lorsque ce n’est pas possible, nous recommandons le port du masque », a-t-elle ajouté.
L’OMS, déjà critiquée pour avoir tardé à recommander les masques, a été accusée de refuser de voir l’accumulation d’indices d’une propagation par l’air du virus.
« L’épidémie s’accélère et nous n’avons pas atteint le pic de la pandémie », a mis en garde le directeur général de l’OMS, lors de la conférence de presse.
« Si le nombre de décès semble s’être stabilisé au niveau mondial, en réalité, certains pays ont fait des progrès significatifs dans la réduction du nombre de décès, alors que dans d’autres pays, les décès sont toujours en augmentation », a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelant que 11,4 millions de cas sont recensés dans le monde, et que le virus a tué plus de 535 000 personnes.
RFI