Depuis quelques temps déjà, les transports terrestres et aériens reprennent dans plusieurs régions du globe, après plusieurs mois d’arrêt liés aux confinements.
Mais que faut-il faire pour mieux voyager et réduire le risque d’attraper ou de transmettre le coronavirus dans les transports publics ?
En Afrique, plusieurs pays avaient imposé de nombreuses restrictions pour limiter la propagation exponentielle des nouveaux cas de coronavirus.
Outre le port du masque obligatoire et le respect des mesures barrières dans les lieux publics et privés, le couvre-feu et de nouvelles règles de transports urbains et interurbains ont été introduits.
« Si vous êtes assez proche pour sentir l’haleine chargée d’ail de quelqu’un dans les transports publics, vous risquez également d’inhaler le virus qu’il transporte », dit-il.
Au Sénégal, par exemple, pour lutter contre le Covid-19, le gouvernement avait publié le 25 mars 2020 un arrêté ministériel relatif aux mesures de restriction dans le secteur des transports terrestres.
« L’embarquement des passagers dans les bus, minibus et autocars effectuant le transport public et privé de voyageurs se fait dans le respect des places assises et d’une distance d’au moins un mètre entre les passagers », recommandait cet arrêté à son article 2.
Dans ce même arrêté, il est clairement souligné que le nombre de passagers devait être limité à la moitié du nombre de places indiquées sur la carte grise des véhicules.
Mieux, les taxis urbains d’une capacité de cinq places ne pouvaient plus embarquer que trois passagers, dont le conducteur.
Mais depuis la levée des mesures de restriction, les vieilles habitudes sont reprises et les transports publics redeviennent surchargés.
Dans ce cas, comment un passager avisé peut-il réduire ses risques de contamination ?
Selon BBC Future, il y a bien sûr des choses essentielles à faire : porter un masque, éviter les heures de pointe si possible, et suivre les conseils de distanciation physique dans les gares et à bord des moyens de transport.
Bref, il faut respecter les mesures sanitaires édictées par les professionnels de la santé publique pour réduire les risques de contamination de manière significative.
Qu’en est-il des voyages en avion ?
« Les avions sont probablement les environnements les plus sûrs de la planète, car ils présentent un taux de renouvellement d’air massif de 20 à 30 fois par heure », explique le Dr Tang à BBC Future.
C’est aussi l’avis de Jean-Brice Dumont, l’ingénieur en chef d’Airbus, le géant de l’aérospatiale, qui affirme que l’air dans les avions modernes est très pur.
« Toutes les deux ou trois minutes, mathématiquement, tout l’air est renouvelé », dit-il. « Cela signifie que 20 à 30 fois par heure, l’air qui vous entoure est entièrement renouvelé ».
Par conséquent, le risque en avion est considéré comme relativement faible en raison de la fréquence de circulation de l’air à l’intérieur de la cabine.
Grâce au développement de la technologie, la plupart des avions sont équipés d’un filtre à particules à haute efficacité (High Efficiency Particulate Air ou HEPA). Ce système peut capturer des particules plus petites que les systèmes de climatisation ordinaires, y compris certains virus.
Le filtre mélange de l’air frais provenant de l’extérieur de l’avion avec l’air déjà présent dans la cabine.
En comparaison, dans un bureau typique il y a deux à quatre renouvellements d’air par heure, et quatre à six par heure dans les zones communes des hôpitaux.
Mais il peut être plus difficile de prendre une distance sociale vis-à-vis des autres dans un avion.
« Il est peu probable qu’une maladie infectieuse respiratoire véhiculée par des gouttelettes soit transmise directement au-delà d’un mètre du passager infectieux. Ainsi, la transmission est limitée à une rangée devant ou derrière un passager infectieux », ont conclu les chercheurs de l’université Emory d’Atlanta autour d’une étude réalisée en 2018.
Il est alors important dans ce cas de porter un masque pour se protéger et protéger les autres.
D’ailleurs un rapport de l’Initiative Santé publique de l’aviation de Harvard indique que la décision des compagnies aériennes de rendre obligatoire le port du masque à bord des avions, entre autres, a amenuisé la « transmission de maladies à bord ».
Ventilation et circulation de l’air
Dans BBC Future, Richard Fisher donne un conseil : « si vous pouvez vous rendre au travail à vélo, à pied ou en scooter, c’est la meilleure solution, car vous disposez de plus d’espace pour garder vos distances avec les autres ».
Dans cette quête de sécurité, les voitures sont réputées être plus sûres, si elles sont utilisées en famille.
Or, si tout le monde prend sa voiture, il en résultera une « tragédie des biens communs », c’est-à-dire une augmentation du trafic et un coût environnemental plus élevé, selon Fisher.
« Les voitures sont très inefficaces dans l’utilisation de l’infrastructure urbaine. Si nous nous déplaçons tous en voiture, personne ne bouge », déclare Carlo Ratti, directeur du Senseable City Lab du MIT à Cambridge, dans le Massachusetts.
Comme la ventilation et l’air sont tout aussi importants, où doit-on se mettre dans le train, le bus ou l’avion pour être plus en sécurité ?
Endroit le plus sûr dans le bus ou le train
Etant donné que les bus et les trains ne sont pas équipés de filtres à air comme les aéronefs qui sont plus sophistiqués, il faut trouver un endroit idéal et sûr pour bien voyager.
Une étude chinoise récente a examiné comment la proximité des sièges influait sur le risque de transmission dans les trains. En retraçant les trajets et les sièges de plus de 2 000 personnes porteuses du virus sur le réseau de trains à grande vitesse de Chine entre décembre 2019 et mars 2020, ils ont pu voir comment le virus s’était déplacé entre les personnes.
S’asseoir dans la même rangée, et surtout adjacente, comportait le risque le plus élevé dans ce cadre particulier. Il semble que les dossiers entre les rangées sur le type de train qu’ils ont examiné – un train interurbain chinois à grande vitesse – aient pu constituer une sorte de barrière.
Les personnes assises sur la même rangée lors d’un voyage interurbain peuvent également avoir dû se croiser de très près pour aller aux toilettes ou prendre des rafraîchissements. (Il est toutefois important de noter que les chercheurs n’ont pas pu exclure que la transmission sur les rangées était plus élevée parce que les personnes assises à côté sont plus susceptibles d’être des membres de la famille ou des amis, déjà en contact étroit).
Les trajets plus longs, peut-être sans surprise, augmentaient le risque, même pour les personnes assises à quelques rangées de distance. Après deux heures, une distance de moins de 2,5 m, sans masque, était insuffisante pour prévenir la transmission, ont constaté les chercheurs.
Il est toutefois rassurant de constater que le fait d’utiliser le même siège que celui occupé précédemment par un porteur du coronavirus n’augmente pas de manière significative le risque d’attraper le virus.
En effet, le risque de contracter le virus à partir de surfaces contaminées est désormais considéré comme beaucoup plus faible qu’on ne le pensait.
La principale agence sanitaire américaine, le Centre de contrôle des maladies (CDC), affirme que le risque d’attraper le Covid via des surfaces contaminées est inférieur à un sur 10 000.
Une étude menée par l’Imperial College de Londres pour le compte de « Transport for London » en février dernier a testé des échantillons de surfaces telles que des escaliers mécaniques, des boutons et des poignées et n’a trouvé aucune trace du virus.
Que faut-il alors faire pour se protéger ?
Il faut trouver une place assise près des fenêtres car en se mettant à côté des fenêtres, le voyageur a le privilège de les ouvrir à sa guise.
Seulement, cela ne suffit pas, selon les experts. Il faut aussi bien contrôler son volume de conversations à l’intérieur.
Dans BBC Future, ils expliquent que les environnements bruyants, où les gens doivent se pencher et crier pour être entendus, présentent un risque plus élevé que les espaces plus calmes.
Ainsi, un wagon de train cacophonique où chantent des fans de sport présenterait donc plus de risques qu’un bus de banlieusards silencieux lisant leur téléphone.