Criminalisation de l’homosexualité : Macky au cœur du dilemme LGBT

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L a bataille entre les députés de la majorité et les membres du le Collectif And Samm Jikko Yi, fondé notamment par l’ONG islamique Jamra concernant l’adoption du projet de loi criminalisant l’homosexualité ne semble qu’être à ses débuts. Ce débat constitue pour le pouvoir un véritable dilemme dans la mesure où le régime de Macky Sall doit ménager ses partenaires internationaux soutiens des groupes LGBTQ et son opinion publique opposée à ces groupes.

Le chef d’Etat Macky Sall est dans la tourmente en cette fin d’année. En plus des nombreux scandales financiers qui se multi- plient dans les entreprises parapubliques (Lonase, Poste, et dans l’administration publique (Trésor Public), le Président Macky Sall doit affronter une autre tempête beaucoup plus dévastatrice. En effet, le Collectif And Samm Jikko Yi, fondé notamment par l’ONG islamique Jamra a déposé un projet de loi criminalisant l’homosexualité. Une proposition de loi dont l’objectif est de durcir les peines punissant l’homosexualité au Sénégal. Si l’initiative bénéficie d’un soutien dans une partie de l’opinion publique, elle in- quiète la communauté LGBT ainsi que le gouvernement sénégalais qui craint de possibles ré- percussions sur le plan international.

Néanmoins, cette volonté de durcir la loi contre les LGBTQ se heurte à l’hostilité des députés de la majorité. Les députés de la majorité ont rejeté la pro- position de loi arguant du fait que « les éléments de la proposition de loi pour la criminalisation de l’homosexualité sont déjà pris en charge dans notre corpus juridique », a-t-il révélé dans un communiqué publié ce samedi 25 décembre. Selon lui, la « législation du Sénégal qui date de 1966 donc depuis 65 ans est claire et nette à ce sujet, il n’est point besoin d’y ajouter ou d’en retirer une virgule », le président du groupe parlementaire BBY, Aymerou Gningue samedi dernier.

Des propos qui font échos à celles du député Djibril War qui n’a pas hésité à cogner sur les membres du collectif And Samm Jikko Yi. ‘’J’ai entendu certains menacer les députés qui ne voteront pas cette loi(sur la criminalisation de l’homosexualité) de les mettre en mal avec les Sénégalais et les marabouts. Ils sont en train de faire germer la perversion dans le mental des Sénégalais. Nous n’avons pas ce temps. On est là pour gérer la préoccupation des Sénégalais. Faites-nous l’économie de ces lois. Nous avons à gérer les infractions contre les personnes, contre les familles, les mœurs », avait fait savoir le responsable Apériste devant l’hémicycle, le 21 décembre dernier.

Mais du côté du Palais et du gouvernement c’est le silence radio. L’Etat du Sénégal est entre le marteau et l’enclume. Si à plu- sieurs reprises, il s’est prononcé contre la dépénalisation de l’homosexualité notamment lors de la visite du Président américaine (Obama) et du Premier ministre canadien (Trudeau),sa posture est jugée par les spécialistes très délicates dans la mesure où notre pays jouit d’une bonne image au- près des grandes instances inter- nationales onusiennes. En outre, la ministre des affaires étrangères, Aissata Tall Sall, a rap- pelé la position de l’État du Séné- gal devant les députés, le 21 décembre, à l’Assemblée nationale. « Le Sénégal n’acceptera jamais l’homosexualité. Personne ne pourra nous l’imposer », a-t- elle déclaré, balayant d’un revers de main les pressions internationales en faveur de la dépénalisation.

Cette loi risque de voir le Sénégal classé sur la liste rouge des destinations à risque pour la communauté LGBTQ. En outre, le gouvernement redoute de possibles boycotts de notre pays par des différents programmes inter- nationaux d’appui au développe- ment tels que Oxfam, Pnud. Une opinion que partage le journaliste Cheikh Yerim Seck qui se dit in- quiet des conséquences économiques et diplomatiques du vote de cette loi. « Le Sénégal sera inscrit sur la liste rouge. Les relations entre le Sénégal et certains pays ou organismes internationaux risquent d’en pâtir, au regard des accords et traités signés.

Le Sénégal sera inscrit sur la liste rouge et cela se traduira par une dégringolade de notre pays sur tous les tableaux de classement des États, en termes de bonne gouvernance et de bonne conduite », averti-t-il dans la presse avant d’indiquer que « notre pays risque une sorte de boycott économique du Sénégal », a -t-il ajouté.

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