Le décès de Imam Alioune Badara Ndao (Imam Ndao), survenu ce lundi 05 septembre 2022 des suites d’une courte maladie, continue de susciter la polémique. Ainsi, Ababacar Sadikh Top, qui compare le cas du prêcheur à celui de Dreyfus, s’en est pris au journal L’Observateur.
In extenso l’intégralité de son post !
« Affaire Dreyfus vs affaire Imam Ndao
Imam Alioune Badara Ndao est parti rejoindre son Seigneur, son maître a qui il a dédié sa vie. Vie qui n’a pas été du tout facile surtout ces dix dernières années dans lesquelles il a été victime d’une accusation des plus abjectes qui soient. Traîné dans la boue par une certaine presse, l’affaire Imam Ndao me rappelle une autre du genre, avec le même dénouement : l’affaire du capitaine Dreyfus.
Dreyfus avait un avocat connu de tous, un journaliste qui savait exactement ce qu’était son rôle, défendre l’honneur d’un homme victime de mensonge. Émile Zola avait fait le choix de s’opposer à la force de l’Etat par la quête de la vérité, il défendit à ses risques et périls le capitaine. C’était son célèbre « J’accuse » paru dans le journal L’Aurore n° 87 du 13 janvier 1898 sous la forme d’une lettre ouverte au président de la République française, Félix Faure. 4 ans plus tard, mort dans des circonstances douteuses, Zola est accompagné jusqu’à sa dernière demeure par une foule immense dont le capitaine Dreyfus lui-même.
Au Sénégal, deux siècles après cette affaire, un homme d’honneur, Imam Alioune Badara Ndao, est accusé de terrorisme à une époque où de telles accusations sont pires qu’être accusé de meurtre. Contrairement à Dreyfus qui a eu un grand avocat devant l’opinion, Imam était traîné dans la boue par des journalistes, une presse qui n’a jamais cessé d’écrire à charge contre un grand éducateur et pédagogue. Ces journalistes de l’observateur , par opposition à Zola, sont allés dans le sens des accusateurs, jamais ils ne sont allés en contre sens, en profondeur, à la recherche de la vérité.
Si le monde entier accusait un homme, le journaliste devrait se donner la mission de prendre la distance qu’exige son métier et le défendre devant l’opinion si nécessaire. Accuser un homme à sa Une demande pour une presse responsable honnête et équilibrée avoir à sa disposition des éléments factuels et irréfutables. Mais chez nous, le factuel et l’irréfutable sont sécrétés par la source judiciaire, bien souvent. Ceci ne peut être qu’une source à vérifier et non une parole d’évangile. D’ailleurs, combien de sources judiciaires ont été battues en brèche lors d’un procès.
Imam Ndao a été défendu par ses avocats certes, mais il sait vaillamment défendu lors de son procès et il a de lui-même convaincu l’opinion de son innocence, des émissions à décharge contre les charges de l’Observateur.
Dreyfus et Imam Ndao ont finalement gagné l’amour d’un peuple très reconnaissant, un peuple très digne et qui sait reconnaître la bonne graine de l’ivraie.
Dors Imam, Dors du sommeil des justes. Jamais nous ne t’oublierons. »