Elimane N’Dour est né dans une famille sérère. La troisième ethnie du pays après les Wolofs et les Peuls, de caste noble, à Thiès. Il en est parti à l’adolescence, “pour gagner un peu d’argent et pouvoir aider ses parents”. Il habite toujours à la Médina, quartier où est né et grandi Youssou Ndour. Ce dernier lui aurait même proposé de venir s’installer avec lui aux Almadies. Et il aurait répondu, “on ne trahit pas le quartier qui nous a accueilli”, renseigne l’un de ses amis.
Elimane N’Dour est né dans une famille sérère. La troisième ethnie du pays après les Wolofs et les Peuls , de caste noble, à Thiès, une ancienne ville de garnison, où passe le train pour rejoindre le Niger, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Dakar. Il en est parti à l’adolescence, “pour gagner un peu d’argent et pouvoir aider ses parents”.
Il a fait tous les métiers. Ramasseur de papiers dans un camp militaire pendant la Seconde Guerre mondiale, commerçant, mécanicien (ce qui lui a valu le surnom de “Mercedali” dans la Médina), chauffeur, forgeron, soudeur métallique… Il a insisté pour continuer à travailler quand son fils est devenu riche et célèbre et a voulu qu’il prenne sa retraite. Il y a peu encore, à 80 ans passés, il construisait des tables en fer dans un atelier de forgerons de la Médina. “Il faut pouvoir vivre sans tendre la main”, dit-il.
Elimane N’Dour ne voulait pas que son fils devienne chanteur. Il rêvait qu’il “travaille dans un bureau “. Youssou N’Dour compose sa première chanson à 13 ans, donne de la voix dans les fêtes familiales, crée son orchestre, Super Etoile. La mère, Ndeye Sokhna Mboup, deuxième épouse, mariée l’année de ses 16 ans, et elle-même griotte (conteuse et chanteuse) de l’ethnie toucouleur, plaide la cause de son fils et décroche l’autorisation paternelle de l’inscrire à l’Institut des Arts. Aujourd’hui, Elimane N’Dour se dit “très fier de Youssou”. Il regarde ses concerts à la télévision et a accroché dans son salon une photo de lui prise lors d’un de ses nombreux passages à Bercy.
Youssou Ndour est un garçon formidable. Chaque fin de mois, il me donne une enveloppe qui dépasse largement mes besoins. J’en profite pour distribuer un peu d’argent, faire des cadeaux, à mes amis, à mes voisins, à mes nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants
Avec NouvelObs.com