Des bénéficiaires paient pour avoir leurs kits alimentaires : Baldé sort de ses gonds

0 28

Les comités locaux de ciblage et de la distribution des vivres alloués aux impactés du Covid-19 de la capitale sud du pays sont à pied d’œuvre. Ils ont procédé ce week-end à la vérification de la liste des bénéficiaires et à la distribution des vivres. Mais pour bénéficier de ces vivres ou kids alimentaires, les populations dans des quartiers comme Kandé, Colobane et Goumel, ont débroussé entre 500 et 1.000 FCFA. Le maire de la commune Abdoulaye Baldé informé de ses agissements peu orthodoxes, est dans tous ses états.  Il promet de prendre toutes les mesures nécessaires pour sanctionner les véritables coupables de cette forfaiture.

C’est une fourmilière humaine qui a effectué ce samedi, dans la matinée, le déplacement dans le quartier de Kandé, situé à la lisière de Ziguinchor pour une vérification des listes des bénéficiaires des vivres alloués aux personnes impactés par la maladie du COVID 19. Dans cette contré, plus de 16.000 âmes qui y vivent, bénéficient de plus de 93.000 tonnes de vivres. Ne pouvant plus supporté la lenteur dans la distribution des vivres, les habitants de Kandé étaient obligées de débloquer de leurs poches 500 FCFA en guise de contribution en faveur de leur comité local pour  que le processus de distribution soit accéléré et que les populations puissent accéder à leurs vivres.
«Affirmatif. Ma femme m’a réclamé 500 FCFA qu’elle a remis à notre comité local. Ce qui n’est pas normal. Ces vivres nous ont été gracieusement offerts par l’Etat et le maire Abdoulaye Baldé n’a jamais dit et n’a jamais demandé à qui que soit de verser une somme d’argent pour accéder à ses vivres qui sont destinés aux familles impactés par la pandémie du COVID 19. C’est scandaleux», se désole le père Mamadou Badji. Interpellé sur cette affaire au parfum de scandale et qui a fini de polluer l’atmosphère à Ziguinchor, le délégué de quartier de Kandé dément et s’en lave à grande eau. «Non. Non. Non. Il se peut que des gens le fassent. Je dois vous avouer cependant que nous, ici à Kandé, nous ne sommes pas demandeurs. Ce sont les populations qui ont, au contraire, demandé à ce qu’elles participent moyennant une somme pour le déchargement des vivres. Nous n’avons pas le droit de prendre ou d’encaisser l’argent de qui que soit. Ce sont les populations qui ont pris sur elles leur propre responsabilité pour le faire. Nous n’y pouvons rien dès lors», se défend Abdoulaye Cissé. A Kandé, les populations ne demandent qu’à être édifiées sur ces vivres qui leur sont destinés et sur l’argent qui leur a été encaissé.
«Notre comité local nous a bel et bien réclamé 500 FCFA. Nous avons le droit de savoir où va cet argent. Ce n’est pas normal. Cet argent pouvait servir à nos familles car, nous avons faim, nous avons tous soif. Nous passons toute la journée à réclamer notre dû à savoir mais hélas. Tous les soirs nous rentrons bredouille chez nous. Que le Chef de l’Etat Macky Sall et notre maire Abdoulaye Baldé nous viennent en aide afin que nous puissions accéder à nos vivres», argue à son tour la dame Khady Sall. «A qui va profiter cet argent encaissé ?», se demandent ces populations. Dans les quartiers de Goumel et de Colobane, les populations ont également dénoncé cet état de fait. Elles interpellent surtout le premier magistrat de la ville Abdoulaye Baldé.

«Toutes les mesures nécessaires seront prises pour sanctionner les véritables coupables de cette forfaiture», selon Abdoulaye Baldé

Alerté, «il m’est revenu de sources concordantes, que des gens impliqués dans le processus de distribution des vivres seraient en train d’encaisser de l’argent aux populations au prétexte que la Mairie n’aurait pas pris en charge le coût du transport pour l’acheminement des vivres dans les quartiers. J’informe les populations qu’il a été convenu avec les délégués de quartier, que la Mairie prenne en charge le coût du transport et celui de la manutention à l’embarquement au port, et qu’il revenait aux délégués de quartier de mobiliser les jeunes de leur quartier pour assurer la manutention au débarquement dans les quartiers. J’exhorte alors les populations à se mobiliser pour assurer ce travail dans les quartiers et refuser toutes formes frais liés à la distribution des vivres. Je prendrais toutes les mesures nécessaires pour sanctionner les véritables coupables de cette forfaiture», a prévenu le premier magistrat de la ville de Ziguinchor.

IGFM
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.