80 migrants dont des mineurs refusent depuis cinq jours de débarquer dans le port de Misrata, en Libye. « Nous sommes prêts à mourir plutôt que de remettre un pied en Libye », décrète l’un d’eux, Dictor, jeune exilé du Sud Soudan contacté par Mediapart. De nationalités soudanaise, érythréenne, bangladaise ou pakistanaise, ils demandent à être transportés en Italie ou rapatriés dans leur pays.
Clamant leurs droits « à la dignité et à la vie », ces migrants font la sourde oreille à l’injonction des forces de l’ordre libyennes massées sur le port. Ils s’accrochent à ce cargo qui bat pavillon panaméen car craignant, rapporte la source, d’être expédiés dans les centres de détention officiels du régime s’ils descendent du bateau commercial venu livrer une cargaison de voitures en Libye.
Hier, jeudi 15 novembre, ils étaient 80 hommes reclus en fond de cale, après que 13 migrants ont accepté mercredi après-midi de descendre, dont une femme avec son bébé dans les bras.
Un des résistants, âgé entre 18 ou 19 ans, dit avoir passé une année « en prison » où il aurait été battu et surtout perdu son frère. « Nous n’avons pas de pouvoir, dit-il à Mediapart, pas d’ambassadeur (au sens de représentants). Je ne sais pas quoi faire mais je refuse de sortir ».
L’Union européenne (UE) qui suit la situation « de près », espère qu’ « une solution pourra être trouvée rapidement dans le respect du droit international et des droits de l’homme, en tenant compte des préoccupations humanitaires ».
Certains seraient malades à bord.