La trahison est flagrante et le mépris total. L’Etat du Sénégal tourne le dos à la mémoire des soldats tombés sur le champ d’honneur. En effet si un soldat est un citoyen qui œuvre pour la paix et la stabilité de son pays, un homme ou une femme qui se sacrifie pour les autres, alors les sénégalais de l’extérieur en sont des valeureux. De vaillants guerriers qui retroussent leurs manches loin de chez eux, pour le bien être de leur famille voire pays. Ils sacrifient leur jeunesse et leur santé à l’étranger. Ils subissent toute forme de privation, d’humiliation, et triment, sueur au front, dans les fabriques d’Italie, les haciendas de Madrid, les docs de Marseille sans oublier Accra, Libreville, New-York, Pékin, etc… Néanmoins ces martyrs sont aujourd’hui abandonnés sur le champ de bataille, comme de vulgaires fardeaux.
C’est ainsi que nos cœurs sont meurtris, et notre douleur profonde. Jamais nous ne pourrions imaginer une telle situation. Certes le monde traverse une crise sans précédent, un défi incommensurable à relever. Mais cela doit nous ramener à plus d’humanité et de considération pour nos compatriotes où qu’ils soient. Ce que nos dirigeants ne semblent pouvoir comprendre. C’est vraiment dommage, et regrettable. Pourtant ceux que nous avons l’habitude de taxer de « non croyants » construisent des hôpitaux équipés de plateaux de haute qualité pour traiter leurs malades et s’occuper dignement de leurs morts. Face à l’ennemi commun, ils sont toujours plus solidaires, plus humains et œuvrent ensemble pour vaincre avec gloire au moment où certains d’entre nous profitent de la situation pour s’enrichir et/ou
J’en veux pour exemple la Côte d’Ivoire qui voit son centre d’accueil des malades de Yopougon saccagé par la population sous l’emprise de la psychose. Les arguments avancés pour nous refuser le rapatriement à la terre de nos ancêtres ne tiennent pas la route. Ils ne sont sous-tendus par aucune base scientifique, administrative ou religieuse. La transmission du virus passe par les postillons que le malade rejette lors des toux et éternuements. Et nous savons tous qu’ un corps sans vie perd toutes ces fonctions citées précédemment. Il devient donc un objet et on peut en faire ce que l’on veut. Un corps désinfecté et manipulé par des professionnels équipés, reçoit des produits virucides, bactéricides, fongicides pour neutraliser le pouvoir contaminant. Des établissements spécialisés (pompes funèbres) s’en chargent. Il est ensuite placé dans un sac hermétique désinfecté avec du javel à 0,5 %. En France la directive du haut conseil supérieur de la santé publique du 24 Mars 2020 autorise ces pratiques et donne droit aux parents de venir voir leur défunt pour un dernier salut. Le seul obstacle reste la conservation du corps pour le transport parce que la thanatopraxie se fait par introduction de formol dans le corps. Or ce gaz peut laisser échapper des fluides par voie nasale ou orale qui peuvent contenir des virus plusieurs heures ou même des jours. La science n’a pas assez de recul pour en savoir la durée exacte. Cependant des études sont faites sur des surfaces comme le plastique ou l’acier. Pour le moment, ce temps ne dépasse pas les 6 heures. Mais il existe d’autres moyens de conservations comme la glace carbonique, les caisses de température négative pour contourner ces problèmes techniques… Dès lors nous considérons qu’il est beaucoup moins dangereux de transporter un cercueil hermétique et prêt à être enterré comme tel qu’une boîte de gants achetée au supermarché du coin. Par conséquent la décision conjointe du ministre de la santé et des affaires étrangères et sénégalais de l’extérieur n’a pas de fondement scientifique encore moins religieux. Elle fait partie du plan d’endormissement déclenché pour des raisons purement politiciennes. Et l’achat de sépultures à l’étranger est une pilule de plus dans ce sens. Nous exigeons donc que ces mesures soient levées dans les plus brefs délais, pour enterrer nos morts avec dignité et conformément à leurs dernières volontés, tout en consolant leurs proches. Collectif pour le rapatriement des corps des sénégalais décédés à l’étranger