Des vidéos à caractère pornographique, montrant des adolescents ( ?) en train d’immortaliser une partouze, affole depuis mercredi les réseaux sociaux au Sénégal. Un des jeunes, parmi ceux qui ont tourné leur orgie sexuelle dans l’intimité d’un appartement sis aux Maristes de Dakar, a été interpellé hier par la Police. Les autres sont activement recherchés.
L’entortillé quartier dakarois des Maristes, qui a souvent été le théâtre de plusieurs affaires qui ont défrayé la chronique, est à nouveau sous les projecteurs. Et, comme presque toujours, pour de mauvaises raisons. Car cette fois encore, un appartement de cette cité insaisissable aurait servi de décor à une sidérante affaire de mœurs qui place au banc des accusés une bande de garçons et filles, tous adolescents, qui ont filmé de la façon la plus crue leurs ébats sexuels. Pis, ce qui devait être une partie de jambes en l’air dans l’intimité d’un somptueux appartement a fini sur la place publique. Une vidéo immortalisant des scènes de partouze a été postée sur les réseaux sociaux, suscitant mille et un commentaires, battant tous les records de «vues». Jusqu’à attirer le regard inquisiteur de la Brigade des mœurs de la Sûreté urbaine de Dakar, compétente en la matière, et le commissariat des Parcelles Assainies, qui ont ouvert deux procédures distinctes, pour tenter de mettre le grappin sur toutes les personnes impliquées dans ces vidéos pornographiques qui affolent la Toile ces derniers jours. Selon les informations de L’Observateur, un des participants présumés à la scandaleuse «fête du sexe» a déjà été retrouvé et interpellé hier pour les besoins de l’enquête.
Trois entités de la Police aux trousses auteurs de la partouze
Dès que les images à caractère pornographique ont atterri sur la table du Commissaire de police des Parcelles Assainies, le Commissaire Diop a mis en branle les éléments de sa Brigade de recherches pour élucider cette affaire qui défie toute morale. Et de sources concordantes, un groupe de jeunes a été très vite interpellé mardi dernier par la police. Seulement, faute de charges suffisantes de nature à motiver leur arrestation, ils ont été remis en liberté.
Mais, parallèlement aux limiers des Parcelles Assainies, la hiérarchie de la Police avait aussi mis sur le coup la Brigade des mœurs, cette entité de la Sûreté urbaine de Dakar spécialisée dans la lutte contre les outrages aux bonnes mœurs. Et la stratégie de la «double lame» a visiblement contribué à un début de manifestation de la vérité sur cette incroyable affaire, un fil sur lequel la police va essayer de tirer pour détricoter une histoire jusque-là emberlificotée. L’un des jeunes suspects a été appréhendé hier mercredi par les éléments de la Brigade des mœurs, qui l’ont placé en garde à vue pour nécessités d’enquête. Et ce n’est pas tout.
Pour cerner les contours de cette affaire, la hiérarchie de la Police a, selon nos informations, convenu de mettre une troisième «tête chercheuse» dans le coup : la Division spéciale de la cybercriminalité. La réquisition de ces enquêteurs, spécialisés dans le décryptage de faits commis par le moyen de nouvelles technologies d’information et de communication, s’explique par «la nécessité d’authentifier ces vidéos et enregistrements sonores et de les situer dans le temps». Car beaucoup de questions restent en suspens : où est-ce que ces vidéos «hot» ont été tournées ? A la Cité Mixta, comme on le soutient sur les réseaux sociaux ? Ou aux Maristes, comme prétend la Police ? A quelle date, 2019 ou 2020 ? Quels téléphones portables ont servi à filmer les ébats sexuels ? A qui appartiennent-ils ? Qui a diffusé ses vidéos sur Internet ? A quel but ? Et, si possible, quelles sont les identités de tous les participants ? En attendant de «faire parler» la science, la consigne a été donnée aux enquêteurs de ces entités de la Police d’identifier et de procéder à l’interpellation de toute personne qui serait impliquée de près ou de loin dans cette salace affaire.
«Jeux sexuels» entre ados
C’est lundi que la communauté des internautes a découvert sur la Toile les contenus de ces très courts-métrages à scandale. Il s’agit de quatre (4) vidéos à caractère pornographique et de deux (2) enregistrements audio faits de menaces et de propos orduriers. Dans la première vidéo, une jeune adolescente, au teint clair et aux yeux globuleux, s’offre, torse nu et regard fixe sur la camera, aux «jeux sexuels» de son jeune compagnon, lui aussi à moitié nu. L’instant est filmé au téléphone portable par le jeune homme, tout émoustillé. Dans la deuxième vidéo, c’est une compilation de scènes, montrant trois jeunes filles «twerkant» ou dans des positions lascives avec leurs compagnons. Les deux autres films sont une inénarrable succession de scènes de partouze que se livre une bande d’une huitaine (?) de filles et de garçons.
Deux autres supports audio, remplis de menaces verbales, complètent la liste. Dans le premier enregistrement sonore, deux jeunes filles aux voix juvéniles qui ont assurément pris part à ces vidéos, s’offusquent de la publication de ces images pornographiques où elles apparaissent à visage découvert. «Postez tous les statuts que vous avez à portée de main ! Toumani (le nom d’un proche ?), amène-nous chez eux (ceux qui ont posté les vidéos), nous allons… (elle insulte) un à un», peste l’une d’elles en wolof. Elle est imitée par la seconde jeune fille qui articule des propos orduriers, avant de faire dans la menace en français : «Eh, oh, on n’est là, bien préparées. Les auteurs de la publication de ces vidéos, préparez-vous, nous allons vous réserver un traitement… (elle insulte).» La réplique à ces insanités et menaces est assurément portée par l’un des présumés mis en cause qui fulmine : «Vos menaces ne m’ébranlent nullement et celle d’entre vous qui s’aventure à nouveau à me menacer, je vais publier toutes vos vidéos dont je dispose …(il balance des injures).» Aujourd’hui, c’est la Police qui est décidée à sortir tout l’arsenal dont elle dispose pour traquer les auteurs/acteurs de ces choquantes vidéos.
IGFM