Disparu il y a 34 ans : Alla Seck, l’éternel maître de la scène

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Il y a 34 ans, disparaissait Alla Seck. La mort de ce dernier arrachait à la musique sénégalaise un talent inimitable. Personnage singulier, maître du verbe, orfèvre de la danse, l’homme était un membre incontournable du Super étoile de Dakar de Youssou Ndour.

Déjà 34 ans qu’Alla Seck est parti au royaume de l’éternité. C’était un jour de 14 juin 1987. Une journée ordinaire. Foudroyé par une fièvre typhoïde, la star de la scène musicale des années 1980 décède très jeune à 34 ans. En cette triste matinée de dimanche, la nouvelle de cette disparition quitte rapidement le pavillon des maladies infectieuses de l’Hôpital Fann où le défunt était pris en charge.

Le monde culturel, très dynamique, à l’époque, est soudain plongé dans la grisaille, la tristesse. Alla Seck, qui était au sommet de son art, est parti à jamais. Sans faire de bruit. C’est la stupéfaction totale. Mal en point, le virtuose était rapatrié de la France où il était en tournée avec le leader du groupe Super étoile de Dakar, Youssou Ndour.

Très populaire, Abdoulaye Seck à l’état civil a, aux côtés de Youssou Ndour, qui a propulsé, dans les années 1980, la musique populaire, contribué au développement de la danse moderne sénégalaise. Au lendemain de son décès, le lundi 15 juin 1987, le journal «Le Soleil» ouvrait à sa Une «Alla Seck est mort». Une manière pour le quotidien national de rendre hommage à un virtuose hors pair, un dieu de la scène qui savait éblouir «les compositions et spectacles» de Youssou Ndour.

Dans son article annonçant la triste nouvelle, le journaliste du «Soleil» Fara Diaw est revenu sur les derniers instants du chanteur-amuseur du Super étoile. «Alla est décédé à la suite d’une rapide crise qui a duré près de cinq minutes. Cinq médecins étaient, en ce moment, sur place et ils ont tout fait pour le réanimer», avait écrit notre confrère.

Orfèvre de la danse, il avait également un don pour le chant. «Alla Seck, c’est le précurseur. Un maître de la danse. Celui qui a inspiré et continue d’inspirer les nouvelles formes de danse. Il a déjà tout créé. Il était d’une pudeur extrême et avait de la classe», explique Amadou Bator Dieng, correspondant de Pan African Music.

Inimitable, il savait jeter «son grain de sel» dans «les chansons à travers des anecdotes amusantes, tel un troubadour». Un ovni tout court. Pour M. Dieng, à la disparition du danseur, Mbaye Dièye Faye a pris le relais dans cet exercice… «Alla Seck a joué un rôle important dans la carrière du Super étoile et de Youssou Ndour. Même à l’international, il a été l’une des premières vedettes du groupe. Ses déhanchés uniques et sa présence scénique ont participé à assoir la notoriété naissante de Youssou Ndour», souligne le journaliste.

Personnage singulier, Alla Seck a débuté dans l’orchestre «l’Etoile de Dakar» du night-club «Le Miami». Il a été tailleur et grand animateur de «Kassak» (fêtes dédiées aux circoncis). Abdoulaye Seck, fervent talibé mouride, qui repose dans la ville sainte de Touba, est un maître du verbe et du geste dont l’excellence a émoustillé les soirées dakaroises pendant de nombreuses années.

 

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