Le ministre l’Économie, du Plan et de la Coopération a annoncé que, dans ce contexte de propagation de la pandémie du Covid-19 et considérant son évolution au Sénégal et son impacte sur l’économie nationale, le Président Macky Sall a pris des mesures «fortes» afin de soutenir l’économie.
Il s’agit de la mise en place d’un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du Covid-19. Ce fonds dénommé «Force Covid-19» vise à «soutenir les secteurs affectés afin d’atténuer les effets négatifs de l’épidémie sur la croissance et les emplois».
Amadou Hott, qui faisait face aux journalistes, ce jeudi 19 mars, pour expliquer les conséquences du coronavirus sur l’économie nationale et annoncer les mesures du Chef de l’État pour «accompagner» les ménages ainsi que les secteurs d’activités les «plus touchés» par la pandémie, a précisé que ce fonds proposera «une batterie de mesures», notamment en termes d’accompagnement des secteurs affectés tels que : le tourisme, le transport aérien, les chaînes d’approvisionnement du commerce formel et informel, et de l’industrie.
Ce, pour «préserver des emplois et atténuer les répercussions sociales de la crise». Pour ce fonds, il souligne que le gouvernement du Sénégal «compte mobiliser des ressources» à travers son budget, les partenaires au développement, les dons d’entreprises, de fondations et de bonnes volontés.
En outre, le ministre a fait savoir que le gouvernement du Sénégal, en coordination avec les ministres en charge de l’économie et des finances de l’Uemoa, travaille avec les institutions sous régionale, notamment la Bceao, la commission de l’Uemoa et la Bad, pour «identifier une forme de soutien aux États et au secteur bancaire de l’Union ». Sur ce, il signale qu’une réunion du conseil de ces ministres se tiendra «incessamment» pour «examiner les mesures d’accompagnement des institutions de l’Uemoa».
Toutefois, il renseigne que la taille de ce fonds de riposte contre les effets du Covid-19 «dépendra des besoins identifiés sur la base des études, des évaluations et des enquêtes conduites par les différentes structures de l’État en collaboration avec les acteurs économiques et ses partenaires». Il ajoute que des concertations avec les principaux acteurs de l’économie nationale et les partenaires seront lancées dès demain (ce vendredi 20 mars).
«Anticiper sur les répercussions économiques directes et indirectes»
Amadou Hott a annoncé également la création d’un comité de croissance et de veille économique Covid-19, notamment pour «anticiper sur les répercussions économiques directes et indirectes» de la crise du Coronavirus sur l’économie nationale. Ce comité, dit-il, sera composé de représentants des ministères, du secteur privé et de la Bceao. Lesquels se réuniront «autant de fois que de besoin et soumettra des propositions au conseil des ministres».
Une baisse de la croissance en 2020
Selon le ministre, la pandémie a des «effets négatifs sur la confiance» des investisseurs et l’économie mondiale, notamment sur les secteurs du transport aérien et terrestre, et du tourisme, sans oublier les répercutions sur les chaînes d’approvisionnement des industries et du commerce. Et les «effets négatifs» de cette pandémie se traduisent par «une chute des indices des marchés financiers que certains assimilent à un crash boursier».
A l’en croire, ces effets produiront «inéluctablement un fort ralentissement, voire une récession mondiale». Et selon la commission économique africaine, le continent africain pourrait voir sa croissance passée de 3,2% à environ 2% seulement en 2020.
Sur la base de projections réalisées par son ministère, Amadou Hott renseigne que cette crise touchera «tous les secteurs» de l’économie nationale. Et à cela, s’ajoutent les conséquences de la crise épidémique en Europe et dans le monde sur les revenus de nos travailleurs émigrés.
Pour le ministre, une propagation de la pandémie entraînera «une baisse significative du chiffre d’affaires des entreprises offrant des services aux touristes avec des conséquences sur les emplois et la demande en biens et services des fournisseurs du secteur du tourisme et du commerce».
Par ailleurs, le ministre a tenu à rassurer les populations que hormis ces décisions, d’autres seront prises par le président de la République en fonction de l’évolution de la situation.