« Elections Législatives 2022 : Les enseignements d’un scrutin… » (Pr Souleymane Gadiaga)

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Dieu par Son temps a fait mentir beaucoup de journalistes « opposants encagoulés »-vouant une haine personnelle- on ne sait trop pourquoi, contre le Président Macky Sall, qui sur des plateaux de télévision avaient été catégoriques en disant que les dites élections n’auraient jamais lieu.

Eh bien celles-ci sont désormais derrière nous ! Se pose alors pour nous majorité Présidentielle, une équation autrement plus redoutable à résoudre : la lecture sans complaisance des résultats des élections afin d’en tirer les enseignements nécessaires pour la survie de la grande coalition Benno Bokk Yaakar.

Assurément les urnes ont livré leur verdict et malgré les gesticulations d’une certaine opposition malhonnête et manipulatrice tendant à jeter le discrédit sur la transparence du scrutin, le Conseil constitutionnel a validé les résultats provisoires de la Commission nationale de recensement des votes donnant gagnante BBY avec 82 sièges ; Yewwi 56 ; Wallu 24 et 3 sièges pour trois autres coalitions.

Il est heureux de constater au grand dam d’une certaine opposition crypto personnelle, que l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux, en plus de la Société civile, ont tous reconnu la crédibilité des résultats. Quoi de plus naturel donc, que de féliciter d’emblée le peuple sénégalais qui a su montrer sa maturité en transcendant les querelles de bas étages et prouver qu’en dehors de Dieu, la souveraineté absolue lui appartient. Ce peuple a donc administré une belle leçon démocratie, non seulement aux hommes politiques, mais aussi et surtout au monde entier ! Il ne fait plus de doute à présent, que le Sénégal est entré de plain-pied dans le cercle restreint des grandes nations démocratiques.
Pour en venir aux enseignements à tirer de ce scrutin, reconnaissons tous que le camp présidentiel a connu un recul évident dans certaines localités du pays. Nonobstant la perte de quelques grandes villes emblématiques dont Dakar, la capitale. Une lecture lucide et sans parti pris, ne saurait occulter ce fait.

Qu’est ce qui peut expliquer une telle déconvenue ?

Et surtout, qu’est ce qui fait que malgré les réalisations du Président Macky Sall dans ces zones où nous avons perdu, nos responsables n’aient pas pu capitaliser cela en termes de voix électorales ?

On est en droit de se poser toutes ces questions, si on sait que la majorité de la population reconnaît les bonds qualitatifs accomplis par le pays depuis l’avènement du Président Macky Sall.

Pourquoi cela ne s’est-il pas traduit dans les urnes ?

Il y a eu forcément quelque part des défaillances !

En effet, dans une élection, il y a beaucoup de paramètres. Car, au-delà du bilan à présenter, il y a ceux qui doivent recevoir le message.

Or, il se trouve que ceux-ci représentent la majorité de la population, composée de jeunes. C’est du moins ce que confirment les dernières données de l’Agence nationale de la démographie et des statistiques.
Cependant, nul ne peut contester que dans la prise en compte des préoccupations de la population, le Président a accordé une large part à la jeunesse. Donc à ce niveau, le problème qui se pose, c’est pourquoi le message n’est pas passé ? A l’évidence il y a une carence communicationnelle !

Et dans nos réflexions, nous avons trouvé que ce qui bloque, c’est moins le message en lui-même, que le porteur du message ! Et pour cause, au moment où l’opposition avait littéralement « lâché » ses jeunes sur le terrain pour aller à l’assaut de leurs homologues de même génération, notre coalition s’est contentée de mettre face à cette jeunesse, des « adultes », qui méconnaissent les besoins de cette frange importante de la société, puisque ne vivant pas les mêmes réalités.

D’où un déphasage criard entre le discours de nos responsables et ce qu’attendaient cette partie essentielle de la population, pouvant faire basculer le vote.

Le parti et notre coalition ont donc l’obligation ici et maintenant de promouvoir de jeunes intellectuels politiquement bien formés, pour se dresser contre leurs vis-à-vis de l’opposition, non pour des confrontations physiques, mais pour leur opposer des arguments probants du programme de développement de tous les secteurs particulièrement le leur, mis en œuvre par le Président Sall et dont on commence à voir les nombreuses retombées.

Ce travail sera d’autant plus facile pour nos jeunes, que ceux d’en face sont pour la plupart incultes. A la place des débats d’idées, ils ne servent que des injures et des insanités. Leurs leaders qui n’ont que faire de la morale, ont spécialisé certains d’entre eux dans la diffusion de fake news et plus grave, de diffamations d’honnêtes citoyens.

Face à cette horde sauvage d’un nouveau genre, qui a complètement métamorphosé la politique au Sénégal, il faut de preux chevaliers capables de les traquer partout et montrer à la majorité de notre population qui est saine, parce qu’ancrée dans nos traditions de vertus léguées par nos ancêtres, que cette jeunesse malsaine les induit en erreur et les mènent vers le précipice ! Il faut donc réorganiser nos jeunes cadres en leur inculquant les vertus d’un militantisme désintéressé, au service de la patrie.

Au demeurant cet engagement sans calculs politiciens pouvant leur valoir des postes de responsabilité. Ils nous épargneraient ainsi ces guerres de positionnement pour accéder à de hautes fonctions, qui impactent négativement sur l’image de la Mouvance présidentielle aux yeux de l’opinion. Les bagarres qui se produisent à la Permanence nationale doivent cesser dorénavant et leurs auteurs devront être menacés d’expulsion à l’avenir. Ce mal qui touche nos jeunes, on l’a constaté malheureusement au niveau des adultes car dans certaines localités Benno Bokk Yakaar a voté contre son propre camp…
Certains responsables s’étant même abstenus d’aller voter. Il est donc urgent que notre leader incontesté, le Président Macky Sall, convoque les Assises du parti et de la coalition, non pas pour accuser les uns et les autres, ou pour régler des comptes, mais pour promouvoir la réconciliation entre frères du parti et de la coalition. Nous devons nous persuader que la Mouvance présidentielle, a les moyens de proposer une offre politique crédible aux Sénégalais qui ont toujours renouvelé leur confiance au Président Sall.

Ce revers électoral doit donc être décrypté par le camp présidentiel en toute lucidité sans faux-fuyants. La nouvelle donne nous impose donc de changer radicalement de cap si nous voulons gagner les échéances futures. Dans les premières mesures doivent figurer en priorité la nécessité d’être plus proches des populations et non attendre la campagne électorale pour faire de la proximité.

A cet égard nous avons vu , sans avoir besoin de les citer, que les responsables qui ont gagné chez eux entretenaient avant les élections des relations suivies avec leur base. Par ailleurs, l’arrogance doit cesser et aussi les comportements scandaleux.

Le parti et la coalition ont assez de ressources humaines pour inverser la tendance. En effet, nous avons assez de jeunes cadres et suffisamment de femmes engagées. Mais aussi il faut le dire de grands responsables qui ont gagné dans leurs localités. Il y a aussi cette entité significative des arabophones qui se sont battus corps et âmes, surtout dans les foyers religieux, où les forces du mal ont faits des dégâts considérables. Parce qu’il faut dire qu’à ce niveau les vrais interlocuteurs ont été laissés en rade. Et pourtant, les investissements colossaux effectués dans tous les foyers religieux auraient du produire des retombées en termes de voix.

Comme on l’a donc vu, les défis sont nombreux mais aussi, comme on l’a démontré, les solutions sont à portée de main.

En définitive nous sommes à la croisée des chemins !

Le Président j’en suis sûr, me fondant sur ses grandes qualités intellectuelles et la pertinence de ses analyses politiques, saura prendre la pleine mesure des enjeux !

C’est tout ce que je lui souhaite, eu égards aux immenses efforts qu’il a déjà fourni pour faire émerger ce pays qu’il aime tant.

Par Professeur Souleymane Gadiaga,
Coordinateur du Mouvement National des Arabisants Républicains

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