Les dirigeants du G5 Sahel et le président français se retrouvent ce mardi 30 juin pour un sommet à Nouakchott, en Mauritanie. C’est le premier déplacement hors d’Europe pour Emmanuel Macron depuis la crise du Covid-19, un « signe supplémentaire de solidarité », selon l’Élysée, note RFI.
Participeront également à cette réunion, Moussa Faki Mahamat, pour l’Union africaine, et Louise Mushikiwabo, pour l’OIF, tout comme le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.
Les discussions seront ensuite élargies en visio-conférence aux dirigeants italien et allemand.
Ce sera l’occasion de faire un point sur la stratégie engagée, il y a près de six mois, lors de la dernière réunion à Pau, dans le sud-ouest de la France.
Un semestre qui, du point de vue français, a été propice pour l’opération Barkhane.
Lorsque la France et ses partenaires sahéliens se sont retrouvés à Pau, le 13 janvier dernier, l’ambiance n’était pas à l’optimisme après plusieurs mois de difficultés sur le terrain.
Emmanuel Macron demandera alors à ses homologues de confirmer leur soutien à l’engagement français, lors de cette réunion qui passera souvent, dans l’opinion publique sahélienne, pour une « convocation » élyséenne des dirigeants africains.
À Pau, des priorités ont également été définies contre un ennemi, l’État islamique au grand Sahara (EIGS), et dans une région, celle des « trois frontières » (Mali, Niger, Burkina).
Six mois plus tard, si les acquis sont « fragiles », l’état d’esprit est tout autre et on n’hésite pas à dire au cabinet présidentiel que « la victoire est possible » au Sahel.
Sur le plan politique, avec la crise au Mali, la mise en œuvre des accords d’Alger est à l’arrêt, tandis que le Burkina entre dans un cycle électoral qui laisse craindre, là-aussi, un « flottement » qui inquiète Paris
Reste surtout à savoir comment les groupes jihadistes répondront à la pression des derniers mois, comment Aqmi se réorganisera après la mort d’Abdelmalek Droukdel, si son conflit avec l’EIGS se poursuivra ou encore si l’attaque de Kafolo augure d’une tentative pérenne de nuire plus au sud.