Endettement : Le Sénégal maîtrise-t-il sa dette ?

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Le stock de la dette publique totale est arrêté à 7 339 milliards FCFA au 31 décembre 2019 et est projeté à 8 076,6 milliards FCfa en 2020. Le ratio d’endettement public se situe à 54,9% au terme de la gestion 2019 et, est prévu à hauteur de 54,5% à fin 2020. Un taux qui reste contenu bien en deçà de la norme communautaire de 70%.

La question de la dette revient souvent au-devant de l’actualité. Certains se demandent quelle est la situation réelle ? Sous le magistère du Président de la République, Macky Sall, relève-t-on, le Sénégal mène une politique d’endettement prudente pour assurer l’équilibre des finances publiques, tout en favorisant le développement économique.

C’est dans ce cadre que le Sénégal a été présent sur le marché financier international en 2014, 2017 et 2018 pour lever des ressources nécessaires à la mise en œuvre de projets et programmes d’investissements structurants qui ont contribué de façon décisive aux taux de croissance économique, records de plus de 6,5%, enregistrées sur la période 2014-2019, sans remettre en cause sa capacité à faire face aux charges de sa dette, à court, moyen et long terme.

Cette augmentation de la richesse nationale a été possible grâce aux réalisations physiques importantes au profit des populations dans les secteurs prioritaires de l’économie : infrastructures routières, énergie, agriculture, hydraulique, assainissement, éducation, santé et protection sociale.

Dans le secteur des infrastructures où entre 2014 et 2019 nous avons construit 1 762 km de routes, 2 800 km de pistes de désenclavement, soit 560 km/an, c’est quasiment quatre fois plus que la moyenne annuelle de la période antérieure. Ce réseau routier est complété par la montée en puissance de projets de construction d’autoroute avec 217 km d’autoroutes qui ont été construites.

Alors que jusqu’en 2012, le Sénégal ne disposait que de 32 km d’autoroutes et de corridors régionaux et internationaux, le développement d’un système de transport multimodal moderne et rapide avec la mise en service du TER en 2020 et le démarrage du BUS Rapid transit qui sera complété par un système de modernisation du transport urbain, interurbain, régional et international.

A cela, s’ajoutent la construction et la mise en service d’un aéroport international (AIBD) qui enregistre des bonds significatifs et occupe la 13ème place au classement de tous les aéroports d’Afrique, en termes de satisfaction générale des passagers et occupe la 4ème place au classement des différents aéroports d’Afrique avec 2,5 millions de passagers. La réhabilitation en cours des aéroports régionaux internationaux et des aéroports secondaires viendra compléter ce hub aérien qui constitue un des facteurs majeurs de l’Emergence au Sénégal.

En outre, la mise en place d’une compagnie aérienne forte qui a obtenu son TCO (Autorisation d’exploiter le ciel Européen) de l’Autorité Européenne de la sécurité aérienne va permettre à celle-ci, d’être compétitive sur les lignes à destination de tous les pays membres et associés de l’Union Européenne.

En matière d’agriculture, ce sont des productions record qui ont été enregistrées, permettant de couvrir nos besoins en céréales de 93 % et en riz de 63 %. Tandis que celles de pomme de terre et d’oignon couvrent les besoins nationaux sur une période de 7 à 8 mois. Quant aux exportations horticoles, elles connaissent une hausse de plus en plus remarquable avec le développement de l’agrobusiness.

La production arachidière, quant à elle, a plus que doublé de même que les productions horticoles. Tandis que les productions animales (lait, viandes, aquaculture) ont connu une augmentation satisfaisante. En matière d’hydraulique, l’accès à l’eau pour tous a été atteint en milieu urbain. Tandis que nous sommes à 8,5 points de l’accès universel à l’eau potable de toutes les populations rurales.

Ces réalisations visibles à l’échelle du territoire national au bénéfice des populations montrent que le Sénégal a réalisé des progrès significatifs dans le rattrapage infrastructurel, l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, l’équité territoriale et l’inclusion sociale. Ces réalisations ont requis des financements d’envergure sur emprunts. Ce qui a nécessairement fait augmenter la dette, faisant passer le Sénégal de risque de surendettement faible à modéré.

Néanmoins notre pays maintient ses ratios d’endettement à des seuils viables et soutenables et l’encours de la dette au 31 décembre 2019 d’un montant de 7 334 milliards FCfa et projeté en 2020 à 8 076,6 milliards FCfa est très loin du plafond de dette d’un montant de 9 114 milliards FCfa, résultant du programme économique et financier.

En outre, l’évolution des taux d’intérêt des emprunts sur les marchés et de la durée démontrent à suffisance la confiance des marchés aux capacités du Sénégal à faire face à ses engagements, à court, moyen et long terme.

Par ailleurs, il importe de préciser que la gestion de la dette publique chevauche les régimes politiques et que le principe de continuité de l’Etat impose à chaque gouvernement de rembourser les emprunts de ses prédécesseurs, dont certains peuvent dater de 10, 20, voire 30 ans. Et, l’analyse de la composition de la dette montre que le Sénégal doit toujours rembourser plus de 2 000 milliards FCfa, contractés avant 2012.

 

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