ESPAGNE : Le sénégalais Lamine Sow Gorgui est devenu « héros » national après avoir sauvé un homme

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La presse espagnole le qualifie de « héros » : le 6 décembre, Gorgui Lamine Sow, un Sénégalais sans papiers a sauvé un homme handicapé coincé dans un appartement en flammes, dans la petite ville côtière de Denia près d’Alicante. Après le sauvetage, le “héros” a tout simplement disparu, avant que les habitants ne l’identifient quelques jours plus tard. Il raconte son aventure.

Le 6 décembre en début d’après-midi, un feu éclate dans un petit immeuble de Denia, une petite ville portuaire dans l’est de l’Espagne. Alors qu’un homme, en incapacité de se déplacer, est prisonnier de son propre appartement d’où est parti l’incendie, un jeune homme, vêtu en bleu turquoise, grimpe jusqu’au balcon, pénètre dans l’appartement et en ressort avec l’habitant sur une épaule, sain et sauf. Une voisine prend plusieurs photos de l’intervention.

Identifié comme Gorgui Lamine Sow, le jeune homme est un Sénégalais de 20 ans. Il refuse de se considérer comme un héros. Contacté par notre rédaction, il revient sur son geste :

“Je n’ai pas réfléchi en faisant ça”

J’ai quitté ma maison ce matin-là pour aller travailler : je suis marchand ambulant de bijoux. Je vise souvent les restaurants : lorsque les touristes terminent leur déjeuner, je peux leur vendre mes bijoux.

Vers 13 h, je traversais une rue lorsque j’ai vu de la fumée sortir de la rue Carrer del Port. Je suis allé jusqu’à l’immeuble pour voir ce qu’il se passait. En me rapprochant, j’ai vu qu’il y avait beaucoup de gens et beaucoup de fumée autour du petit immeuble d’un étage.

À un moment, j’ai entendu un homme en train de crier à l’aide, à travers la fenêtre. On m’a dit qu’une bouteille de gaz avait déjà éclaté dans l’immeuble, et que l’homme piégé à l’intérieur allait certainement suffoquer. À l’extérieur, quatre jeunes tentaient de forcer la porte d’entrée, sans succès.

Les voisins, qui s’étaient rassemblés autour du bâtiment, disaient : ‘On espère qu’il ne mourra pas, mais nous n’irons pas à l’intérieur. On ne peut pas prendre le risque de mourir aussi, on pense à nos familles.’ À ce moment-là, j’ai tout oublié. J’ai laissé tomber mon sac avec ma marchandise et j’ai grimpé. J’ai escaladé la grille de la porte d’entrée, puis le balcon. J’ai pris l’homme de sa chaise roulante sur mon épaule et je suis ressorti du balcon, en descendant à l’aide d’une échelle que les voisins avaient rapporté en bas de l’immeuble.

Je n’ai certainement pas réfléchi aux risques que je prenais en faisant ça. Si j’avais réfléchi une seule seconde, je ne l’aurais jamais fait.

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