Qui l’aurait cru ! Personne. Et l’adage politique qui dit qu’il ne faut jamais dire jamais en politique a eu raison de Ndamar Kadior, Idrissa Seck.
Alors Premier ministre de Wade, à la faveur de la première alternance au Sénégal, Idrissa Seck était tout puissant responsable aux côtés de Me Wade. Il était craint au point que ses interlocuteurs étaient tirés sur le volet. En cette période, Macky Sall, également responsable de l’Apr, était peu influent.
Et tous étaient sous la tutelle de l’actuel Président du Conseil Économique Social et Environnement (Cese). Ce, avant que Karim Wade n’émerge du lot avec sa fameuse Génération du Concert. Nous étions en 2002. C’était un énorme privilège de côtoyer celui qui a aujourd’hui, courbé l’échine devant le Président Sall. Tout Thiès se réclamait de lui. Son éloquence attirait les plus sceptiques.
Beaucoup d’eau à coulé sous les ponts
Idrissa Seck, alors un favori du président Wade, a été nommé Premier ministre en novembre 2002. Limogé de son poste en avril 2004 puis exclu du PDS, il est accusé de détournement de fonds et incarcéré pour une durée de sept mois (1). À sa sortie de prison, en avril 2006, il crée son parti politique, le Rewmi, et fait une alliance avec l’opposition (2). Il devient ainsi un dangereux adversaire du PDS.
Le 2 février 2007, Idrissa Seck a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de la même année.
Cette déclaration, qui survient à la suite de rencontres à huis clos entre Seck et le Président Abdoulaye Wade, a entraîné une extrême confusion dans la vie politique sénégalaise. En effet, l’ex-premier ministre Seck, récemment réhabilité au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS), a confirmé sa volonté de se présenter en concurrent de son ex mentor.
Les discussions secrètes entre Wade et Seck ont donné lieu à de persistants soupçons de marchandage et de manoeuvre politicienne alors que le président annonçait le retour de son « fils spirituel » au sein de la formation gouvernante. Malgré les réticences des partisans démocrates, Wade espérait favoriser, à son profit, le retrait d’Idressa Seck En effet, il considère ce dernier comme son plus redoutable adversaire dans la course présidentielle.
En sus, l’ancien Premier ministre a confirmé son soutien à l’opposition lors des élections législatives de juin 2007.
Entre autres déboires de Ndamar Kadior, il y avait les fameux chantiers de Thiés. Il est accusé de s’être enrichi à partir de ces travaux qui ont solennellement changé le visage de la capitale du rail. Ce qui a fait de lui jusqu’à nos jours le politique le plus en vue dans sa cité. Comme en attestent ses résultats à chaque élection. La ville de Thiés, lui est restée une véritable chasse gardée en politique.
Depuis lors, chaque jour qui passe charrie son lot de mésaventure obligeant Idrissa Seck de couper les amarres avec le Pape du Sopi, qui n’a plus un brin de confiance en lui. La suite est connue de tous.
Idy essoufflé
Après trois candidatures à la présidentielle sans suite, Idrissa SEck est resté terrer chez lui. Il faisait la navette entre sa ville de Thiés et sa demeure du Point E de Dakar Il était resté aphone comme une carpe sa cuisante défaite a le 24 férvrier 2019.
Tout au début, il avait élevé la voix et parle de fraude massive orchestrée par le président sortant, candidature à sa propre succession.
Il sort un livre blanc en ce sens, mais ne parvient guerre à convaincre les plus avertis. Depuis, c’est l’omerta, bouche cousue. Livrant ainsi, le peuple qui a reconduit Macky Sall à leur triste sort. Il ne lève plus la voix pour s’insurger contre la hausse de l’électricité, contre les multiples marches de l’opposition interdites, bref ne défend plus personne en tant qu’opposant.
Certainement frappé durement par la pandémie de la covid-19 qui avait interdit tout voyage à l’étranger et connu comme un consultant international, Idrissa Seck reste cloué au pays. Ce qui ne milite point en faveur de son travail.
Au lendemain de l’entrée de son parti dans le Gouvernement et sa nomination à la tête du CESE, la presse a fait état de son essoufflement financier qui semble quelque part motivé son décision de rejoindre le camp président.
Idrissa a bien appris la leçon donnée par Macky
Idrissa Seck, tout puissant homme politique vers 2002, est aujourd’hui réduit à sa plus simple expression par l Président, Macky Sall. Ce, au point selon des indiscrétions de suivre à la lettre ce que ce dernier lui aurait suggéré.
C’est dans ce cadre précis qu’intervient le limogeage de Déthié Fall de son poste de vice-Président du parti Rewmi.
Car, à l’image de Macky Sall qui s’est séparé de tous ceux qui l’empêchent de tourner en round, Idrissa Seck est sur le chemin de se séparer de Déthié Fall qui a pris une ligne de conduite contraire à celle imposée par le parti Rewmi, aussitôt après son entrée dans le gouvernement.
Le cas Déthié Fall n’est que la face cachée de l’iceberg. Les prochains jours nous réservent beaucoup de surprises.
Infosrewmi avec Senegal7