Les cas de contamination au covid-19 vont crescendo dans tout le pays. La pandémie a frappé à nos portes le 2 mars dernier mais depuis, le Sénégal tend vers les 600 morts de la maladie. Le nombre de cas augmente de jour en jour, en moyenne une centaine par jour et dans tout le pays. On note également une augmentation des cas graves dans les services de réanimation. La situation est assez grave pour être réduite à une partition du pays prétextant que Dakar et Thiès constituent l’épicentre de la maladie. Mais même en cas de catastrophe sanitaire, les politiciens travaillent à protèger leurs intérêts contingents. Dommage !
Lors des élections locales qui se sont tenues le 29 juin 2014 dans notre pays,le pouvoir du Chef de l’Etat Macky Sall a accusé une cuisante défaite même s’il est parvenu à rafistoler la donne pour se sauver la face.
Dans les bastions électoraux importants, les candidats officiellement investis par la coalition gouvernementale Benno Bokk Yakaar (BBY) n’étaient pas sortis de l’auberge. Et ce scénario catastrophe continue de hanter la majorité présidentielle.
Dans le dialogue politique enclenché, les reports des prochaines échéances électorales se multiplient à un rythme effréné. Opposition comme pouvoir trouvent toujours des prétextes pour repousser l’échéance qui constitue un bréviaire pour la présidentielle de 2024.
Les régions de Dakar et Thiès restent sous couvre-feu jusqu’au 20 février prochain. C’est en tout cas ce qui ressort du décret présidentiel n°2021-66 du 22 janvier 2021 proclamant l’état de catastrophe sanitaire dans ces terroirs susmentionnés.
Cet acte vise la nouvelle loi n°2021-18 du 19 janvier dernier modifiant celle de 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège. Du coup, l’on concède que Dakar et Thiès forment l’épicentre des cas de contamination au Covid-19 mais le reste du pays est tout aussi touché.
Seulement les dernières émeutes consécutives au premier état d’urgence décrété relativement à la survenance de la maladie restent vivaces dans l’esprit des tenants du pouvoir. Et pour se prémunir de toute éventualité, ces derniers décrètent l’état de catastrophe sanitaire assortis de couvre-feu exclusivement à Dakar et Thiès.
Le reste du pays qui vit les affres de la maladie ne serait pas concerné pour des raisons éminemment politiques. En prévision des prochaines locales encore repoussées, il devient plus facile au Macky de maitriser Dakar où Khalifa Sall a été réduit au néant et Thiès où Talla Sylla et Idrissa Seck sont déjà tombés dans l’escarcelle de la majorité présidentielle.
Politiquement, l’épicentre des locales a tendance à se déplacer dans le reste du pays. C’est vraisemblablement cette partition du pays sous le boisseau qui expliquerait le choix disproportionné de la majorité présidentielle !
Assane SEYE-Senegal7