L’espoir avait été grand chez les populations sénégalaises, lorsque Macky Sall promettait une « gestion sobre et vertueuse », au soir de son élection au poste de Président de la République, en 2012. Un discours qui apportait de la lueur au peuple sénégalais lassé par les nombreux scandales financiers qui ont éclaboussé le régime du Président Wade. D’autant que le Président Macky Sall avait démarré son premier mandat en initiant la traque des biens mal acquis. Cependant, la déception fut grande. A peine son premier mandat de sept ans terminé, Macky Sall, a fait fi de «la bonne gouvernance démocratique, de l’état de droit, de la lutte contre la corruption et de l’impunité». Les rapports des corps de contrôle mis sous le coude et l’emprisonnement tous azimuts d’opposants dont la détention jugée «arbitraire» de Guy Marius Sagna, en sont entre autres, de parfaites illustrations.
Taches noires…
La bonne gouvernance démocratique, l’état de droit, la lutte contre la corruption et l’impunité sont entre autres, des taches noires du régime de Macky Sall. Dans ces secteurs ô combien prépondérants, Macky Sall dont l’arrivée au pouvoir en 2012 avait suscité beaucoup d’espoirs, a montré des limites flagrantes. De véritables fausses notes décriées de partout par les organisations de défense des droits de l’homme et par l’opposition.
Car, depuis son arrivée à la tête du Sénégal, les rapports de l’Inspection générale d’État (Ige), de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), en passant par l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), la Cour des comptes et la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), n’ont suivi d’aucune sanction. Or, ses ministres et ses Dg y sont souvent épinglés.
Aujourd’hui, sous le régime de Macky Sall, les observateurs se posent, de plus en plus, des questions sur l’utilité de ces corps de contrôle dont le rôle est d’asseoir une bonne gouvernance démocratique et de lutter contre la corruption.
Censée être annuelle, la publication de ces rapports rend sceptiques les plus avertis sur la volonté de Macky Sall de combattre la mal-gouvernance et d’y mettre définitivement fin.
Du côté des defenseurs des droits de l’homme, dont Me Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (Lsdh), la situation n’est pas reluisante. Il a toujours dénoncé des fois comment la justice est rendue au Sénégal au nom du peuple.
Car, le constat est unanime. Lorsque qu’il s’agit des opposants et autres activistes, qu’ils s’appellent Khalifa Sall, Barthélémy Diaz, Guy Marius Sagna, Babacar Diop, cette justice opère avec un zèle et une précipitation rarement égalés, quitte à violer les règles élémentaires de procédure et les droits de leurs malheureuses cibles. Comme l’atteste d’ailleurs la cour de justice de la CEDEAO dans le cas Khalifa Sall.
Aujourd’hui, dans l’affaire dite Guy Marius Sagna, l’avocat a décidé de porter le combat pour la libération de l’activiste devant la Cour de justice de la Cedeao et devant le groupe de Travail des Nations Unies. Il a appelé au respect des engagements internationaux en matière de liberté d’expression, demandant à l’Etat de faire en sorte que la liberté de rassemblement pacifique soit respectée. Le procureur de la République est vertement critiqué par le défenseur des droits humains, qui dénonce « son intervention douteuse» dans l’affaire Guy Marius Sagna.
Que dire de l’impunité ! Au Sénégal, les bavures des policiers, gendarmes, bref des corps habillés maquillées pour se payer une certaine liberté découlant de l’impunité. Sous le régime du Président Macky Sall, l’espoir de voir l’auteur d’une bavure ou d’un crime répondre de son ou ses actes devant les cours et tribunaux s’est vite estompé. Ce qui a engendré l’impunité dans le pays.
Il est vrai que le Président de la République a marqué des points dans beaucoup de secteurs comme la construction d’écoles, de forages, la révolution du monde rural par la construction de pistes de productions, la carte d’égalité de chance, des bourses familiales et l’électrification rurale entre autres. Cependant, il lui reste à rectifier le tir dans son second mandat, dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance démocratique, de l’état de droit, de la lutte contre la corruption et de l’impunité.