Expulsion de Congolais de l’Angola: la Cenco tire la sonnette d’alarme

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Les chiffres sont alarmants : le HCR parle de 300 000 personnes, l’Eglise congolaise, reprenant des chiffres de Caritas internationalis, parle de 500 000 Congolais refoulés d’Angola vers le Kasaï dans le sud de la RDC, déjà très fragilisée par la guerre de 2016.

L’Angola a expulsé presque deux fois plus de Congolais qu’annoncé. Selon un décompte de l’ONG catholique internationale Caritas, plus d’un demi-million de Congolais ont été renvoyés en RDC. Les Nations unies parlaient plutôt jusqu’à maintenant de 330 000 personnes. La Conférence épiscopale nationale du Congo s’inquiète de leur sort.

Dans un communiqué, la Cenco déplore que la plupart d’entre elles « errent » dans des villages frontaliers où elles dorment parfois dehors. Selon l’Abbé Donatien Nsholé, secrétaire général de la Cenco, les expulsions pourraient même menacer la paix entre la RDC et l’Angola.

« Il y a les Congolais dans les réseaux sociaux qui commencent à s’en prendre aux Angolais. Il y en a qui commencent à injurier dans les deux sens. On est témoins de ces choses-là. Ça, ce n’est pas de bon augure », craint-il.

Il est serait donc à craindre que des Angolais vivant en RDC fassent l’objet de représailles. « Nous ne souhaitons pas qu’on y arrive, reprend le religieux. C’est pour cela que nous exhortons le gouvernement à parler pour ne pas inciter à cela et un dialogue en amont peut faciliter les choses. Nous demandons à nos fidèles catholiques, aux hommes de bonne volonté et à la communauté internationale d’être très attentifs à cette situation. Ce n’est pas normal de laisser une telle masse de gens vivre dans ces conditions. »

Violences et rareté des ressources

Dans un communiqué, l’ONG internationale Oxfam a dénoncé mercredi 31 octobre la répression violente subie par ces refoulés congolais, dont une bonne partie vivait régulièrement en Angola. Cette organisation appelle aujourd’hui la communauté internationale à porter son attention vers le Kasaï et les centaines de Congolais refoulés de l’Angola.

Schéhérazade Bouabid, chargée de la communication de Oxfam, s’alarme notamment de la malnutrition massive qui s’abat sur des centaines de milliers d’enfants : « C’est une région où les tensions communautaires existent encore. Et on ne peut pas oublier ce qui s’est passé en 2016. Un conflit très violent a conduit au déplacement de plus de 1,4 million de personnes et qui a laissé la population dans un état sévère de malnutrition. Dans la région, dans toutes les villes que nous traversons, le Kasaï, le taux de malnutrition est très, très grave. On a plus de 500 000 enfants dans la région, déjà, qui sont en état de malnutrition sévère. Donc c’est alarmant parce que les ressources sont trop fragiles et ces personnes, pour pouvoir se réintégrer dans les communautés, ont besoin d’aide. »

« On a vu des milliers et des milliers de personnes sur les routes, qui souffrent énormément. C’est une situation critique, en effet. Et les violences qu’ont vécues ces personnes sont inadmissibles. Cette situation mérite l’attention de la communauté internationale », clame-t-elle.

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