Elles sont connues pour leurs bonnes recettes en matière de séduction. Elles connaissent également les artifices qui font fondre les hommes les plus blasés voire les plus indifférents. Mais voilà, bien que l’expertise de nos femmes en matière de séduction et d’envoûtement soit reconnue au moins dans la sous-région, derrière ce paravent, beaucoup d’entre elles ont des blocages. Autrement dit, elles sont réticentes à faire les premiers pas pour inviter leur partenaire légitime au lit. Elles en sont donc réduites à user de plusieurs artifices, voire de circonvolutions, pour faire comprendre à leur Aladji Ass qu’elle ont envie de lui. Confidences de dames… et aussi d’hommes à propos de ce blocage.
Dans la bonne tradition sénégalaise, il est inconcevable qu’une femme drague un homme. Le faire serait considéré une forme de déchéance sociale qui pourrait loger celle qui a osé transgresser cette règle de retenue dans la catégorie des femmes de mœurs légères. La logique sociale voudrait en effet qu’elles attendent que l’homme dévoile ses sentiments à leur endroit avant de se découvrir. Une règle sociale sous forme de chape de plomb qui a tendance à survivre au sein des couples. Et jusque dans leur intimité.
De ce fait, même de nos jours, la plupart des femmes pensent que c’est l’homme qui devrait prendre les initiatives au lit et pas elles. Autrement dit, c’est aux mâles de déclencher les hostilités ! A en croire beaucoup d’hommes mariés, si l’épouse attend toujours que le mari fasse le premier pas — ou les premières caresses ! — pour des relations intimes, la monotonie risque de s’installer dans le couple.
Ces hommes pensent qu’il ne suffit pas seulement de porter des habits sexy pour les exciter, mais qu’il faudrait aussi que leurs partenaires soient plus provocantes pour attiser davantage leur plaisir, voire le feu sacré de l’acte sexuel. « Il faudrait que les dames brisent certaines barrières et cessent d’être des complexées, car, en matière d’amour, il est du devoir de toutes les parties d’entreprendre et d’amener l’harmonie. La sensualité et beaucoup d’amour dans la vie de couple ne feraient qu’agrémenter les relations intimes », fait savoir ce chauffeur de Ndiaga Ndiaye qui dit avoir horreur des femmes pudibondes.
L’homme a besoin de se sentir désiré et aimé…
Un autre interlocuteur du nom de Serigne Fallou, taximan âgé de 53 ans, pense qu’il est très difficile à nos femmes de montrer en premier à leur mari qu’elles meurent d’envie d’entretenir des rapports intimes avec lui. C’est très rare de voir des femmes sénégalaises le faire. « En tout cas, si vraiment il y a des femmes qui le font, je peux vous dire que leurs conjoints sont comblés. Car, parfois, l’homme a besoin d’être provoqué. Cela réveille tous ses sens et constitue également une preuve qu’il est désiré et aimé », fait savoir notre interlocuteur. Qui soutient que si la femme provoque en premier son partenaire, celui-ci devient plus entreprenant et alors, place à des partie de jambes en l’air souvent inoubliables !
Quant à Wack Sall, la quarantaine, commerçant, il est d’avis que cette retenue, c’est une question d’orgueil et de complexes chez beaucoup de femmes. « Croiser les bras et attendre que l’homme fasse les premiers gestes, c’est révolu. Avec la modernité, beaucoup de choses ont changé. Par conséquent, la donne au sein du couple doit radicalement changer. Les hommes qui ne reçoivent pas beaucoup d’amour dans leur foyer ont tendance à aller dehors pour trouver des femmes plus « jongue et coquines » et qui n’ont pas peur de manifester leur désir sexuel » confie le commerçant.
« Je ne fais jamais les premiers pas de peur d’être traitée de pute »
Khadija Faye, la trentaine, mère de famille divorcée pense que certains hommes sont capables de te traiter de ‘’Tiaga’’ si tu oses faire les premiers pas en matière de sexe. « C’est la raison pour laquelle ça n’a jamais été dans mes habitudes de provoquer mon ex-mari. Cela ne veut pas dire que je n’assume pas pleinement ma vie de couple. Au contraire, à chaque qu’il venait vers moi, je me donnais intensément. Beaucoup d’hommes ont des idées très arrêtées. Si la femme leur manifeste son désir intime, ils peuvent la traiter de dévergondée », confie Khadija Faye.
Sokhna T, âgé de 32 ans, abonde dans le même sens. « Il est hors de question que je provoque mon mari. D’abord, je n’ai pas été éduquée comme ça », indique- t-elle tout en faisant un rapport sur ce qu’elle a appelé la lâcheté masculine.
A 19 ans, Diadja, prenant le contrepied de ces dames, estime que la femme doit montrer ses désirs et ses sentiments à l’homme qu’elle aime. « Je ne cacherai jamais mes sentiments à mon bien aimé. Quand je me marierai, je n’attendrai jamais que mon mari me provoque pour avoir des relations intimes. A chaque fois que l’occasion se présentera et que je le désirerai, je sauterai sur lui. ‘’Djiguene dayy jongué », martèle la demoiselle avec malice.
« On est en 2021, osez les filles et prenez les devants ! »
Pour Aminata, les histoires de femmes bien éduquées et pudiques sont révolues. Il faut que les femmes osent et prennent l’initiative des opérations au lit. « C’est très important en matière d’amour. Les hommes ont besoin de ça pour mieux étaler leur sensualité. Même si la femme est timide, elle peut parvenir à séduire l’homme sans pour autant passer pour être une dévergondée ».
Notre interlocutrice pense que rien que par le regard, le sourire et les gestes, on peut faire comprendre à l’homme qu’il est désiré. Et alors s’envoyer en l’air avec lui pour des parties particulièrement torrides…
Le Témoin