Les agences humanitaires ont un besoin en urgence de 638 millions de dollars pour faire face à la pandémie du Covid-19. Les acteurs humanitaires alertent sur un cumul de crises sans précédent qui risquent de dévaster la région s’il n’y a pas d’actions urgentes pour inverser la crise sanitaire.
Les agences humanitaires des Nations unies et les organisations non gouvernementales alertent sur un cumul de crises alimentaires dans le Sahel, entrainant des besoins humanitaires à travers la région à des niveaux sans précédent. La plupart de ces crises résultent de l’intensification des conflits, de l’insécurité alimentaire croissante, des inégalités structurelles et des conséquences directes et indirectes de la pandémie Covid-19. Afin de permettre les opérations humanitaires et inverser la crise dans la région, les acteurs humanitaires réclament des ressources supplémentaires primordiales de toute urgence. Le besoin financier pour répondre à cette pandémie dans le Sahel s’élève à de 638 millions de dollars .Ces crises cumulées sans précédent risquent de dévaster la région, mettant en danger des millions de personnes, et nécessitent une attention urgente et un soutien accru. Un communiqué conjoint des Nations unies et d’autres Ong fait état d’un besoin en 2020, de la communauté humanitaire de 2,8 milliards de dollars pour apporter une assistance à 17 millions de personnes au Sahel. «En mai, seuls 18% des fonds ont été reçus. De plus, selon la deuxième itération du Plan de réponse humanitaire global Covid-19 (Ghrp) du mois de mai 2020, le besoin financier pour répondre à la pandémie au Sahel s’élève à 638 millions de dollars, avec moins de 4% des fonds perçus», renseigne un communiqué conjoint.
Dans de pareilles circonstances, la solidarité régionale et internationale est essentielle, et le soutien des bailleurs nécessaire de toute urgence. «Nous avons besoin d’une action concertée urgente pour soutenir les opérations humanitaires vitales, à un moment critique où la période de soudure approche et où la pandémie progresse rapidement dans la région. Il est crucial que les ressources et les capacités ne soient pas détournées des opérations humanitaires en cours», a déclaré Julie Belanger. La Cheffe du bureau régional d’Ocha pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’ajouter : «Si nous n’agissons pas maintenant, la crise coûtera encore plus de vies, dévastera des communautés et se propagera dans de nouvelles régions et dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. L’avenir de millions de personnes, dont quatre sur cinq ont moins de 35 ans, est en jeu.»
En effet, les conflits, les déplacements, la violence et maintenant, la pandémie Covid-19 ont des effets dévastateurs sur les enfants, leur santé, leur état nutritionnel, leur éducation et leurs droits à la protection. «Quelque 9,7 millions d’enfants sont menacés de malnutrition aiguë, dont 3 millions de malnutrition aiguë sévère. Les enfants et les jeunes sont également confrontés à un risque accru d’être victimes d’abus et de violence, d’exploitation sexuelle, de mariages précoces et de grossesses adolescentes. Il est crucial que des mesures soient mises en place pour freiner et arrêter la propagation de la pandémie Covid-19, pour répondre aux besoins immédiats et à plus long terme des enfants», a soutenu Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’Unicef.
Plus de 12 millions de personnes vulnérables
En 2020, 24 millions de Sahéliens, dont la moitié composée d’enfants, ont besoin d’une assistance et d’une protection vitales, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré. En raison de la violence généralisée et des catastrophes naturelles, 6,9 millions de personnes sont confrontées aux conséquences désastreuses des déplacements forcés.
Selon les agences humanitaires, plus de 4,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur pays ou réfugiées, soit un million de plus qu’en 2019, alors que 2,5 millions de retournés luttent pour reconstruire leur vie.
L’insécurité alimentaire en 2020 devrait atteindre des pics sans précédent, avec plus de 12 millions de personnes confrontées à un manque critique de nourriture. «Alors que la période de soudure annuelle approche et que l’impact socio-économique de cette pandémie commence à se faire sentir, nous pourrions assister à une situation catastrophique pour des personnes déjà vulnérables si l’aide humanitaire n’est pas soutenue et si des mesures de protection sociale solides ne sont pas mises en place par les gouvernements», a déclaré Chris Nikoi, Directeur régional du Programme alimentaire mondial.