En marge de la conférence de presse de la société civile, Fadel Barro, coordonnateur du mouvement « Y’en a marre » s’en est pris au ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye qu’il accuse d’avoir également bénéficié de financements dans le cadre d’un projet porté par Open society, Osiwa et Oxfam sous l’accompagnement technique de Lead Afrique Francophone.
Fadel Barro dénonce ensuite une « tentative de restriction de l’espace de la société civile, de musellement de la société civile et de faire en sorte que les jeunes sénégalais ne s’expriment pas pendant les prochaines élections. » « En réalité, fulmine-t-il, c’est de cela qu’il s’agit » derrière le retrait de l’agrément à Enda Lead Afrique Francophone. » D’autant qu’indique-t-il, « Y’en a marre n’a pas fait autre chose qu’accomplir et continuer sa mission de construction d’une démocratie citoyenne et d’une citoyenneté participative et constructive.
Fadel Barro accuse l’Etat d’entretenir un flou laissant entendre que son mouvement serait irrégulier et ne serait pas en droit de recevoir des subventions pour pouvoir mener ses activités. « Ce n’est pas vrai. La loi sénégalaise qui régit les associations sénégalaises autorise toutes les associations à recevoir des subventions et à mener ses activités. Ils disent que nous ne sommes pas d’utilité publique mais l’utilité publique, c’est quand on fait le choix d’être une ONG. Nous avons fait le choix de ne pas être une ONG et c’est notre droit. » Prenant l’exemple de la RADDHO et du Forum civil, le coordonnateur de Y’en a marre se justifie par le fait que même l’Etat du Sénégal subventionne des associations par le biais de ses ministères et dénonce ainsi « une attaque spécifique contre ’’Y’en a marre’’. »
Quid du montant de 350 millions de francs Cfa évoqué ? Fadel Barro botte en touche et détaille : « Ce n’est pas vrai. Nous ne savons même pas de quoi il s’agit. S’ils veulent connaître la nature de nos financements, nous avons reçu effectivement des financements dans le cadre de l’engagement citoyen, d’autres comme Sunu Gokh que nous sommes en train de dérouler en banlieue dakaroise avec l’Union européenne, qui a permis de financer vingt autres associations pour maintenir le cadre de vie. On est en train de reboiser avec ces associations-là des hectares sur le littoral dakarois. On est en train de réhabiliter et de récupérer des espaces qui étaient des dépotoirs d’ordures pour en faire des espaces de vie. Ils ne parlent pas de ça. »