Fata l’éternel présidente le boss du rap sénégalais. – Photo
FATA EL PRESIDENTE, de son vrai nom GNINGUE Moustapha, est un musicien sénégalais. Né en 1976 à Saint-Louis, dans le nord ouest du Sénégal, il a grandi dans le quartier de Diamaguène. En 1995, il fonde avec Gougou le groupe CBV «Coups et Blessures Volontaires», en référence à cet article du code pénal sénégalais
Il connut le succès assez tôt avec la sortie de leur premier double album, en 2001, intitulé «OR KLASS» ; désigné meilleur album de l’année. S’ensuivirent des collaborations et featuring avec tout la diaspora musicale sénégalaise (Youssou Ndour – roi du Mbalax -, Omar Pène Abdou Guitté Seck, Daara J, Carlou D). Présent dans presque toutes les compilations musicales en vogue, la collaboration qu’il fit avec Viviane Ndour et Pacotille pour le titre « Bul saalit », en plus d’être un franc-succès national, constitua pour lui une nouvelle approche dans sa façon de produire et vivre sa musique. Il entreprend dès lors une fusion entre le Rap et le Mbalax (musique populaire du Sénégal). L’originalité de sa démarche est dans le fait qu’il essaie de donner un souffle de modernité à ce qu’il y a de plus ancien dans la tradition musicale sénégalaise. Il s’inspire, par exemple du Taassu (chant rythmique Wolof, rapide et saccadé), du Kébétu ou du Xaxar pour « désoccidentaliser » le rap, se le réapproprier, le rendant moins agressif mais tout aussi engagé. Dans le même registre, il n’hésite pas à introduire les rythmiques et lexiques du Mbalax populaire pour atteindre son public et faire passer son message. Son premier album solo, en 2005, intitulé «R’AFRIK» est enrichi de la participation des leaders du Mbalax au Sénégal ainsi que de ténors du rap américain comme Ruff Ryders et Toni Blackman. Fata el presidente est convaincu que dans le monde des arts et de la culture, un retour aux valeurs traditionnelles, à l’essence même de notre identité et à l’Afrique-mère, est tout aussi bénéfique qu’il ouvre de nouvelles perspectives musicales. En ce sens, il développe une conception nouvelle de la scène puisant dans les tréfonds traditionnels de la musique africaine en général et sénégalaise en particulier. Le rap qu’il produit est aujourd’hui régulièrement sur fond de kora, xalam et même sur son de calebasses. Ce pari, fort risqué d’emblée, mais gagné au fur et à mesure de ses interprétations musicales, traduit son authenticité dans le mouvement rap sénégalais et constitue un fort atout pour s’imposer sur la scène internationale.
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