La collecte de fonds lancée par Pastef / Les Patriotes remet au goût jour un vieux débat : le financement des partis politiques. C’est un débat qui date de plus de deux décennies, selon Alioune Tine. Au temps du président Abdou Diouf, la question s’était posée. Pour la régler définitivement, le président du club de pensée ’’Africa Jom Center’’ propose un débat national. D’ailleurs, la question s’était à nouveau posée lors des assises nationales, sous le règne Me Wade. « Il faut un grand débat national sur la question du financement des partis politiques. C’est une question qui est à l’ordre du jour depuis longtemps. En 1998, on avait demandé au Professeur El Hadj Mbodj de faire une proposition. Mais, ses conclusions avaient été rangées dans les tiroirs », a déploré l’ancien coordinateur de la Raddho.
Même s’il y a une loi dans ce sens, que certains observateurs jugent obsolète, les partis continuent de gérer leur propre financement sans aucun contrôle. Pour une bonne régulation de ces financements, la commission politique du dialogue national s’était penchée sur la question. « Nous avons retenu de faire financer par des fonds publics, les partis politiques et les coalitions de partis qui respectent le cahier de charges. Ce travail a été fait. Il est dans les conclusions de la commission du dialogue politique et nous pensons qu’elles seront traduites en projet de loi et qu’elles seront envoyées à l’Assemblée nationale pour son vote », fait savoir, Cheikh Sarr. Il est le plénipotentiaire dans la coalition Benno Bokk Yakaar dans ce dialogue.
En tout état de cause, le coordonnateur du Forum social sénégalais, Mignane Diouf trouve que ce débat doit être tiré au clair. Pour lui, il y a d’autres priorités qui font que ce débat ne devrait plus tenir en haleine les populations. « Ça mérite une clarification du Landerneau politique. Il faudrait que des dispositions juridiques, réglementaires et aussi déontologiques puissent être instaurées. Est-ce qu’on aura le temps de laisser les autres urgences pour débattre du financement des partis politiques ? Il faut que la loi, les acteurs, l’opinion soient éclairés sur ce qui doit être fait », a déclaré M. Diouf.