Focus : Macky entre le marteau d’un PM et l’enclume des Législatives !

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Macky Sall à l’épreuve d’un Pm « impossible » aux yeux des sénégalais qui commencent à croire que le Chef de l’Etat reste confronté à l’idée d’asseoir un nouveau gouvernement. Le suspens devient ambigu et les signes éminemment biaisés. Car, tout ce qui est hors de son temps obéit à d’autres normes.

Et les Sénégalais lorgnent toujours du côté de la présidence sans voir l’once d’un listing où le secrétaire général de la présidence égrène les noms des nouveaux membres du gouvernement. L’enjeu est de taille et l’impatience détonante. Vraisemblablement, le Chef de l’Etat est entre le marteau d’un PM et l’enclume des Législatives. Un scrutin qui pointe à l’horizon après des Locales mitigées. Le jeu en vaut la chandelle !

Qu’est-ce qui bloque le poste de PM et le nouveau gouvernement annoncé par le Chef de l’Etat Macky Sall ?

Cette question devenu un questionnement devient à la limite une onde de choc, qui pousse les sénégalais pour la plupart à cogiter, à extrapoler de jour comme de nuit. A la veille des élections locales en guise de rappel, le Président Sall avait brandi la menace du bâton pour ceux qui tenteraient de verser dans des listes parallèles au niveau de son camp.

Mais contre toute attente, son éminence est encore revenue pour dire que c’est lui him-self qui aura autorisé certaines listes. Et voilà, à terme, sa coalition gouvernementale aura décroché la timbale électorale de ce scrutin en accusant un fiasco politique feutré.

Un coup de semonce qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Chemin faisant, le Chef de l’Etat a justifié le retour du poste de PM par ses nouvelles charges à la présidence de l’Union africaine qu’il a d’ailleurs commencé à exercer.

Jusque-là en effet, les sénégalais acquiesçaient tout en admettant que le Premier sénégalais était dans son temps. Seulement, le temps faisant toujours son œuvre, le Président de l’Ua qui exerce pleinement ses fonctions sur l’international semble ranger aux oubliettes l’idée d’un Pm qui le suppléerait dans ses charges régaliennes.

Il s’implique en effet dans la crise Ukrainienne, parle au Président Poutine et tient la dragée de l’Union Africaine haut. Mais à l’interne de son propre pays, le Président de la République est quasi-absent même niché au Palais. Il y aurait une césure entre lui et le peuple Sénégalais. Même pas un PM de transition qui lui permettrait d’avoir les idées claires à l’instar de l’ancien PM Boune Abdallah Dione dont la loyauté à son égard ne souffre toujours d’aucune fioriture. Idem d’un attelage gouvernemental où ses proches qui auraient perdu dans leurs localités ne figureraient jamais.

Vraisemblablement, le Chef de l’Etat semble confronté aux dures réalités de la realpolitik. Car, il faut l’avouer, il ne sera pas aisé pour lui de désavouer ses responsables qui auraient perdu leurs localités lors des élections locales dernières.

Cela risquerait de le desservir lors des prochaines élections législatives alors qu’il l’avait clairement entonné. Maintenant, il sera obligé de baisser son épée de Damoclès et tenir en compte les prochaines joutes électorales. Ce qui fait qu’il se retrouve encore devant un dilemme cornélien.

Mais quoi qu’il en soit, les sénégalais ne comprennent toujours pas que la formation d’un nouveau gouvernement et la nomination d’un Pm se transforment en une montagne Russe impossible à escalader. On ne peut à l’évidence soustraire des visées politiciennes dans cet embrouillamini orchestré.

Non plus, on ne peut écarter la projection d’un troisième mandat et l’urgence pour lui de requinquer sa légitimité avant qu’il ne soit trop tard. Il est vrai qu’il reste le Chef mais aussi, il doit comprendre que le peuple le regarde dérouler sans un PM et un nouveau gouvernement tel qu’il l’avait prévu dans une certaine logique Républicaine.

L’Assemblée nationale du Sénégal a adopté, en décembre dernier, le projet de loi rétablissant la fonction de premier ministre. Avec 92 voix pour, 2 contre et 8 abstentions. Selon des constitutionnalistes, le Gouvernement sera considéré comme démissionnaire, dès la promulgation de la loi qui devrait se faire dans les 14 jours francs suivant la promulgation.

C’est-à-dire bien avant l’ouverture de la campagne pour les Locales. Maître de conférences en Droit public et Enseignant-chercheur de Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ababacar Guèye et Mouhamadou Ngouda Mboup ont expliqué, en termes simples, la complexité de cette réhabilitation du poste de PM, tel que souhaitée par le Président Sall.

Aujourd’hui, personne ne prétend percer l’arrière-boutique du Président de la République cependant, la gestion sobre et vertueuse du pays qu’il a lui-même impulsée, voudrait qu’il fasse ce qu’il a déjà annoncé à ses compatriotes dans les règles de l’art. Gouverner, c’est prévoir et les Sénégalais attendent toujours d’être édifiés sur ce suspens qui n’a que trop duré, et n’entendent guère abandonner leur Chef entre le marteau d’un PM et l’enclume des Législatives !

Assane SEYE-Senegal7

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