Un groupe de journalistes gambiens a mis à nu, preuves à l’appui,un nouveau scandale de corruption au département de la Pêche Un nouveau scandale, car le précèdent dans ledit département date de la fin de règne de Jammeh et est toujours devant la Justice. L’équipe de journalistes a mis la main sur des preuves compromettantes dont des documents sonores et des correspondances officielles. Pour vérifier l’authenticité des documents, un travail de vérification a été effectué et la parole a été donnée à tous les acteurs dont James Gomez, le ministre gambien de la Pêche cité dans le scandale.
C’est une vidéo ayant fuité sur les réseaux sociaux qui a éveillé les soupçons. Elle a été secrètement prise au cours d’un dîner dans un restaurant dakarois entre le ministre gambien de la Pêche et des hommes d’affaires chinois propriétaires de trois usines de transformation de poissons en Gambie. Interrogé au cours du travail d’investigation, le ministre Gomez a confirmé l’authenticité de la vidéo mais se défend de tout soupçon de corruption en évoquant un diner d’affaires. Or, le code de conduite de la fonction publique du pays déconseille aux fonctionnaires d’accepter des cadeaux, et toute autre forme de faveurs qui compromettraient leur intégrité et objectivité.
Pour Madi Jobarteh, figure de proue de la société civile du pays, c’est une « preuve irréfutable d’affairisme et de conflit d’intérêts » avant d’ajouter que cela doit faire l’objet d’enquête. Dans un autre document sonore, on entend Bamba Banja, le secrétaire général du ministre gambien de la Pêche échangé en privée avec les mêmes hommes d’affaires chinois.
Plus compromettant encore, on entend celui-ci dire qu’il « partagera la commission avec son ministre de tutelle ». Le haut fonctionnaire a nié l’authenticité du document mais il est confirmé par les responsables chinois.
Pollution et exhalaisons miasmatique
Avant l’éclatement du scandale, ces usines de transformation de poisson ont suscité beaucoup de controverse en Gambie. Entre pollution, exhalaisons miasmatiques et gaspillage de la ressource halieutique, les griefs sont légion. Dans un rapport publié l’année dernière, l’ONG Green Peace avait attiré l’attention des autorités sur la surexploitation des ressources halieutiques dans le pays avec un risque élevé d’insécurité alimentaire.
Une inquiétude que partagent aujourd’hui les pêcheurs artisanaux et les consommateurs qui se plaignent de plus en plus de la raréfaction des ressources halieutiques sur les étals de marchés.
Infos Rewmi avec Emedia