« Gilets jaunes »: Des balles de défense seront utilisées samedi, dit Nunez

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Les forces de l’ordre entendent bien recourir aux “lanceurs de balles de défense” (LBD) en cas de débordements violents samedi lors des manifestations de “Gilets jaunes”, a déclaré vendredi le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nunez. Les “lanceurs de balles de défense” (LBD), dont l’utilisation a été validée vendredi par le Conseil d’Etat , ont remplacé les Flash-Balls dans l’arsenal des forces de l’ordre françaises, ouvrant une polémique sur le nombre de blessures graves infligées à des manifestants.

Une enquête est en cours sur la blessure à l’oeil infligée samedi dernier à Paris, lors d’incidents place de la Bastille, à un chef de file des “Gilets jaunes”, Jérôme Rodrigues, qui a porté plainte. L’enquête essaye notamment d’établir l’origine de sa blessure (balle de LBD ou éclat de grenade de désencerclement).

Interrogé par RTL, Laurent Nunez a confirmé vendredi qu’un policier avait signalé avoir fait usage de son LBD au moment où Jérôme Rodrigues s’est effondré, mais pas dans sa direction : “C’est ce que dit un policier et c’est ce qu’on voit sur un certain nombre de videos”, a-t-il déclaré. Le gouvernement s’attend à un 12e samedi de manifestations de “Gilets jaunes” dans toute la France et à Paris, dont “très peu sont déclarées”, a également dit Laurent Nunez, selon qui le dispositif de sécurité de ces dernières semaines sera reconduit.

Ces derniers samedis, quelque 80.000 policiers et gendarmes, dont 5.000 à Paris, ont été mobilisés pour encadrer ces manifestations et réprimer les débordements violents. “On s’attend demain à devoir de nouveau intervenir”, a dit le secrétaire d’Etat. “Partout en France on aura un dispositif mobilisé exactement comme chaque samedi.”

“L’armement intermédiaire sera de nouveau utilisé, bien sûr. Les LBD (…), les grenades de désencerclement, les grenades lacrymogènes seront utilisés puisque c’est ce qui nous permet de contenir des exactions, de procéder à des interpellations, quand la manifestation bascule en émeute, en guérilla urbaine.”

Si les policiers ne pouvaient pas utiliser ces moyens intermédiaires, ils seraient contraints “soit au corps à corps avec des individus violents”, soit à la nécessité d’utiliser leur arme de service, “ce qui n’est pas acceptable”, a ajouté le secrétaire d’Etat à l’Intérieur. Il a rappelé qu’il y avait eu, depuis le début du mouvement des “Gilets jaunes”, plus de 9.000 tirs de LBD, et il a estimé que l’utilisation de cette arme était “proportionnée”.

Les forces de l’ordre ont commencé samedi dernier à expérimenter l’utilisation de caméras couplée avec celle de LBD, pour en contrôler l’usage. “Tout a été filmé, c’est en cours d’exploitation”, a dit Laurent Nunez.

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse

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