En Assemblée générale ce jeudi, 25 avril 2019, les travailleurs de AIBD – SUMA LIMAK passent au crible la gestion de l’aéroport de Diass. Pas de quoi garder le sourire entre « des horaires de travail inadmissibles » et « des conditions d’exercice qui frisent l’indécence ».
Ce sont deux femmes qui parlent ainsi, sous le couvert de l’anonymat. En plus de cela, les agents disent être confrontés à une série de convocations qui ont l’air d’annoncer des licenciements en vue. Ces agents, affiliés au Syndicat des travailleurs de l’aéronautique, disent ne pas se sentir chez eux et n’excluent pas de paralyser le système du transport aérien. Ils promettent ainsi de faire face tout en espérant que leur cri du cœur sera entendu.
La Direction fustige les profils inadaptés, indexe le comportement du personnel et agite les départs volontaires
Suite à l’Assemblée générale de LAS (Limak – AIBD – SUMA), la direction générale de la société qui gère la plateforme aéroportuaire a réagi via un communiqué qui nous est parvenu. Et c’est en précisant d’emblée que « LAS a démarré ses activités en reprenant presque la quasi-totalité des employés de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Le reste de l’effectif est complété par d’anciens agents de SUMMA-LIMAK (sénégalais) qui ont eu à participer à la construction de cet aéroport donc maitrisant très bien le fonctionnement des équipements de nouvelles générations qui équipent cet aéroport », peut-on ainsi lire dans le communiqué.
La direction assure également qu’elle n’a procédé à aucun licenciement depuis l’ouverture de l’aéroport AIBD, mais révèle qu’un « accompagnement au départ volontaire avec des conditions très acceptables » est proposé aux agents qui le souhaitent. « Une trentaine d’employés a déjà saisi cette opportunité », assure la direction de LAS, qui se plaint d’avoir hérité d’un effectif avec des profils parfois inadaptés, ce qui ne l’empêche pas « de travailler dans le cadre d’une politique RH bien réfléchie, pour la reconversion de certains agents et un redéploiement qualitatif, et en finançant les formations » au besoin.
Quid des mauvaises conditions de travail et des horaires pénibles ? Le communiqué les met sur le compte du « changement d’environnement » et du passage « du secteur public au privé est à l’origine de frustrations d’une partie du personnel. » Ce dernier était habitué « à un environnement plus flexible en matière de temps de présence et d’obligation de rendement, incompatibles avec les objectifs d’une entreprise privée qui a des obligations de résultat tant sur la qualité de service, que sur la rentabilité. LAS est très attaché aux règles d’assiduité avec un système de pointage qui fonctionne de façon très stricte. »