Guy Marius Sagna : « Le président Macky Sall condamne à mort et exécute des manifestants au Sénégal »

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On dit qu’au Sénégal, la peine de mort n’a été appliquée que le 11 avril et le 15 juin 1967. Ce n’est pas exact. Le président Macky Sall condamne à mort et exécute des manifestants au Sénégal. Les derniers ont été tués par le régime de Macky Sall le 17 juin dernier.

Que leur âme repose en paix.

Mes condoléances à leur famille.

Le président Macky Sall bat aussi un autre triste record, marque de fabrique de sa gouvernance. Depuis qu’il a été élu, il m’a emprisonné – je ne parle pas des arrestations – six (06) fois.

Macky m’envoie régulièrement en prison avec d’autres car nous luttons pour sortir de la prison néocoloniale dans laquelle il nous maintient.

Avec le colon français les mots les plus connus par nous africains étaient : chicotte, travaux forcés…Avec Macky Sall les mots les plus connus sont: voler, détourner, emprisonner, tuer, CFA, APE, dessert, entreprises françaises, interdiction de manifester, 3e mandat…

C’est contre tout cela que nous nous battons.

Mais également contre cette tendance grave, dangereuse et irresponsable d’utiliser le conflit en Casamance à des fins politiciennes, de stigmatiser tous ceux qui sont de la Casamance et qu’il affuble de l’étiquette « rebelle » en oubliant qu’il est lui-même le premier rebelle en servant l’impérialisme et non le Sénégal et l’Afrique.

Macky Sall ne supporte pas la réalité que des Sénégalais mènent une farouche résistance contre sa politique néocoloniale et parasitaire. Il ne supporte pas non plus l’idée que ces sénégalais s’emparent de l’assemblée nationale le 31 juillet prochain pour en faire avec les rues et les sentiers le centre de gravité du processus de décolonisation, d’émancipation, de libération du Sénégal et de l’Afrique. Le début de la prise en charge réelle des spoliations foncières, des violations des droits des travailleurs, de la remise en cause des contrats qui condamnent notre peuple à mourir dans l’océan Atlantique, le désert du Sahara ou à Ceuta ou Melilla.

Voilà pourquoi il a dit à son procureur de demander au juge « au vu de la personnalité de Monsieur Guy Marius Sagna, je demande une peine de deux ans de prison dont 6 mois fermes ».

Voilà pourquoi je suis triste de ne pouvoir publier que cette photo où l’on voit Me Moussa SARR, Me Amadou DIALLO, Me Khoureichi BA qui m’ont défendu à la barre et ont su déjouer les plans de Macky.

Je suis triste que sur cette photo n’apparaissent pas Me Étienne NDIONE , Me Djiby DIAGNE , Me Kory SENE , Me Kaoussou BODIAN, Me Therence SENGHOR et Me Boubacar BADJI qui aussi ont su si brillamment assurer ma défense.

Je suis aussi si triste que vos visages à vous toutes et tous qui au Sénégal et ailleurs avez défendu n’ont pas GMS mais notre cause commune pour un autre Sénégal dans une Afrique souveraine et unie autour d’un gouvernement fédéral.

À vous tous mes avocat.e.s – avec ou sans toge – je vous remercie.

N’oublions jamais que même hors de l’une des 31 prisons du Sénégal, nous sommes dans la prison néocoloniale de laquelle nous devons absolument et nécessairement sortir.

La lutte continue. Le peuple vaincra.

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